L'influence du "gaming" à la littérature

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15/07/2025

Martin Lichtenberg, La Roche, éditions Pocket Imaginaire

Martin Lichtenberg, La Roche, éditions Pocket Imaginaire 

 La Roche est le premier roman de Martin Lichtenberg. Publié en 2024 par les éditions Héloïse d'Ormesson, ce livre vient juste de rejoindre la collection des Étoiles montantes de l'Imaginaire chez Pocket Imaginaire

 Lu dans le cadre d'un partenariat avec les éditions Pocket Imaginaire, je remercie Emmanuelle Vonthron pour l'envoi de ce service de presse. 

Résumé :

 Sur l'île de La Roche, la vie est impitoyable pour ses habitants. L'eau est une ressource qui se fait rare et chacun lutte pour sa survie en entretenant l'espoir de rejoindre la Capitale. Un lieu présenté comme un paradis mais dont personne n'est revenu pour en témoigner. Finalement il y a beaucoup d'appelés mais peu d'élus pour rejoindre ce mirage. Sol, lui, aussi rêve d'évasion. Sa rencontre avec l'idéaliste Dael n'y change rien car pour lui l'avenir ne peut se construire que loin de cette île de labeur. Pour autant certaines rencontres dont la fille de Dael, la petite Loupiote, pourrait changer la donne, à moins qu'il soit déjà trop tard.

Mon avis :

 La Roche est un roman d'anticipation engagé et insolite. L'univers imaginé par Martin Lichtenberg est juste glaçant. Cette île où se déroule l'action est sinistre et étouffante. Tout y est étriqué, sale et pesant. Les résidents y sont malmenés et l'espoir porté par certains est ténu. Pour autant, une magie s'immisce entre ces pages. Elle prend la forme de fluides que chaque personne dégage par sa volonté, ses idées, ses créations. L'auteur parle même d'art. Celui-ci est un bien précieux qui devient un objet de convoitise pour faire fonctionner le système mis en place. 

 Martin Lichtenberg insère donc son récit dans un cadre des plus singulier voire déstabilisant. 

 Dès les premières lignes l'ambiance des lieux est dérangeante. Ceux-ci touchent même à l'horrifique et au malsain. L'auteur a employé les grands moyens pour nous dépeindre un monde sous l'emprise d'un système inique et tyrannique. La vie n'a que peu de valeur si ce n'est pour nourrir une illusion mise en place pour contrôler la population et éviter tout débordement. 

 La Roche est un roman politique qui propose une critique au vitriol de ces gouvernances qui, au nom du bien-être collectif, maintiennent des populations dans l'ignorance et le mensonge. 

 Ici, la liberté de penser et de créer est un danger pour le pouvoir en place qui met tout en œuvre pour étouffer la moindre étincelle d'énergie et d'espérance. 

 Dans son roman, Martin Lichtenberg analyse les comportements en fonction de leur positionnement par rapport à la société totalitaire dans laquelle ils vivent. Ainsi, il y a, d'un côté, les doux rêveurs à l'image de Sol qui misent tout sur la fuite dans l'espoir de découvrir un monde meilleur et de l'autre côté, les idéalistes comme Dael qui souhaitent retrouver le monde d'avant et agit en conséquence pour éveiller les consciences. 

 La Roche est un récit féroce et impitoyable qui met en exergue des problématiques intéressantes. Il fait notamment un parallèle entre l'art et la révolte car ce moyen d'expression est propice à  l'exposition et au partage des idées.

 Mais derrière la froideur des lieux et des situations, il y a la chaleur des mots à travers la musicalité que l'auteur tire de son texte. En effet, il alterne les narrateurs et change de style donnant ainsi à son texte une certaine rythmique et un soupçon de poésie. 

 La plume de Martin Lichtenberg est belle. Ses personnages sont complexes, voire tortueux. Seulement pour ma part, je me suis surtout attachée à la petite Loo qui explore ce monde avec ses yeux d'enfant, sa fraîcheur et sa crédulité. Sa candeur est un moteur pour ceux qui gravitent autour d'elle, poussant au dépassement de soi et à la recherche du meilleur. 

  La Roche est un roman étonnant qui dégage autant d'obscurité que de lumière.

Pour conclure : 

 Toutefois, je dois bien avouer que j'ai mis un peu de temps à rentrer dedans. Pour autant, la plume ne manque pas de qualité même si ce livre n'est clairement pas un coup de cœur pour moi.

Fantasy à la Carte

Informations

Martin Lichtenberg
La Roche
9782266345767
416 pages
Editions Pocket Imaginaire

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20/06/2025

Yusuke Kishi, Du Nouveau Monde, éditions Pocket Imaginaire

Yūsuke Kishi, Du Nouveau Monde
éditions Pocket Imaginaire 

Yūsuke Kishi est un auteur japonais qui aime autant explorer l'imaginaire, l'horreur que le policier. Tous ses romans sont classés parmi les best-sellers. 

En avril dernier, les éditions Pocket Imaginaire ont décidé de publier la première partie de sa dystopie intitulée Du Nouveau Monde

Lu dans le cadre d'un partenariat avec les éditions Pocket Imaginaire, je remercie Emmanuelle Vonthron pour l'envoi de ce service de presse. 

Résumé :

Saki, Shun, Maria, Satoru et Mamoru se connaissent depuis l'enfance et forment une bande d'amis inséparables. Ils vivent paisiblement dans leur bourgade située au cœur d'une nature luxuriante. Proches de la maturité, ils attendent juste d'apprendre à maîtriser le jyuryoku, le pouvoir que possède chaque adulte. En dépit de l'interdiction formelle de passer la frontière représentée par le Cordon sacré, la petite bande se retrouve, presque bien malgré elle, à la franchir. De-là ils sont entraînés dans une série d'évènements qui vont vite les dépasser et les amener à toucher des vérités dérangeantes. Alors retrouveront-ils une normalité après cette aventure rocambolesque ? 

Mon avis :

Du Nouveau Monde nous immerge dans une utopie  où Yusuke Kishi a imaginé une société libérée de toute violence. 

Nous voici donc parachuté au sein de la petite communauté rurale du nom de Kamisu 66. Les habitants y vivent sous le joug de règles à respecter présentées comme nécessaires à leur survie. Nul ne se pose de question, et personne n'en semble gêné. Bien qu'élevés dans la crainte de ne pas franchir ces limites, et de ne pas s'approcher de telle ou telle créature sous peine d'y perdre la vie, Saki et ses amis vont violer tous les interdits. 

En nous attachant à ce groupe d'adolescents, Yūsuke Kishi nous propulse dans un monde aussi hostile qu'éclairant.  

En effet, l'auteur multiplie les rencontres surnaturelles avec des créatures inspirées du folklore japonais, tels des rats-monstres classant, de facto, son récit au rayon Imaginaire. 

L'univers dessiné est glaçant d'autant que les révélations sur le passé de l'humanité sont loin de l'image idyllique transmises à travers les premières lignes de ce livre. 

Ainsi, au fil des pages l'auteur nous dessine un univers froid et inquiétant qui n'est, tout de même, pas exempt de mystères. Toutefois, Yūsuke Kishi n'en a posé ici que les premiers jalons et on imagine déjà l'étendu de ce que la suite du récit peut nous réserver. 

Voilà un texte surprenant qui se présente comme une utopie mais dont l'envers du décor est finalement très sombre. Ça met le doigt sur les failles de notre société à travers ses excès et sa brutalité. Il y a un vrai besoin d'harmonie et une recherche d'équilibre. 

En tout cas c'est ce que l'auteur cherche à nous transmettre ici tout en mettant en exergue les limites de ce modèle de société qui nécessite la mise en place de moyens radicaux pour y parvenir. On parle d'élimination d'individus ciblés, de manipulations génétiques ou encore d'implantation d'une technologie. 

Dans Du Nouveau Monde, Yūsuke Kishi nous donne des pistes de réflexions autour de la société de demain tout en proposant un récit troublant teinté d'horreur. 

Yūsuke Kishi met en scène un aréopage d'adolescents en quête d'aventure et d'identité. Ils se cherchent et souhaitent comprendre le monde dans lequel ils sont nés. Pour cela ils vont s'intéresser au passé et voir les choses sous un angle nouveau et fort perturbant. 

Avec Du Nouveau Monde, Yūsuke Kishi signe un premier tome insolite à l'atmosphère impitoyable. 

Pour conclure :

Le récit dégage une telle froideur que je n'ai pas plus que ça accroché à ce livre en dépit des qualités indéniables de cette plume. Toutefois, je reste convaincue que cette duologie trouvera son public en poche comme ce fut le cas en grand format. 

Fantasy à la Carte

Informations 

Yūsuke Kishi
Du Nouveau Monde
9782266350648
384 pages
Éditions Pocket Imaginaire 

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21/05/2025

Louise Mey, L'orage qui vient, éditions Pocket Imaginaire

Louise Mey, L'orage qui vient, éditions Pocket Imaginaire 

Féministe engagée, Louise Mey est surtout connue pour ses thrillers et ses romans noirs. En 2022 elle publie L'orage qui vient, un roman de science-fiction et témoigne ainsi de son désir d'explorer d'autres Imaginaire. 

Depuis mars, ce roman est de retour sur les étals des libraires avec la sortie du format poche. 

Lu dans le cadre d'un partenariat avec les éditions Pocket Imaginaire, je remercie Emmanuelle Vonthron pour l'envoi de ce service de presse. 

Résumé :

Mila vit avec sa mère au sein d'une petite communauté peuplée de femmes depuis la Rétractation du monde. La vie y est paisible jusqu'à l'arrivée soudaine d'un homme prénommé Nathan se portant volontaire pour les aider. Mila est la seule à se méfier de cet étranger, sentant des mauvaises ondes émanées de lui. Arrivera-t-elle à se faire entendre des siens avant qu'il ne soit trop tard? 

Mon avis :

Dans L'orage qui vient, Louise Mey nous plonge dans un univers postapocalyptique où le monde est soumis à ce que l'on appelle la Rétractation. L'ultra consumérisme, l'économie de marché ont eu raison de la société. Celle-ci a implosé dispersant les humains en îlot de survie ici ou là. Ils tentent de survivre en communauté. Certains y parviennent mieux que d'autres, à l'image de celle de Mila. Leur petite nombre, leur sororité, leur concertation collective pour tous sujets sont autant d'éléments favorables à leur bon fonctionnement. En outre, elles disposent d'une source naturelle miraculeuse qui leur donne un avantage certain mais a la contrepartie d'éveiller la convoitise. 

L'existence de cette Eau si particulière donne au récit son caractère surnaturel. En effet, Louise Mey a choisi de mélanger les genres pour donner à son texte une saveur très particulière. D'autant que les notes ésotériques ne s'arrêtent pas à cette forme de magie puisque l'ombre de créatures fantastiques plane également sur ce récit. 

La force de ce texte est de laisser le doute peser quant aux intentions maléfiques ou protectrices de cette présence fabuleuse. 

L'orage qui vient est un récit court et entraînant. L'autrice y balaie de nombreuses thématiques toutes plus intéressantes les unes que les autres. 

Déjà, elle a choisi de mettre en lumière des portraits de femmes qui se sont libérées par choix ou par accident de la vie de la tutelle des hommes. Ainsi, elles assument leur destin et l'affrontement avec force et courage sans un quelconque commandement masculin. Et lorsqu'elles recroisent la route d'un homme, elles finissent par y voir clair et retrouver leur unité. 

A travers la créature du loup-garou, Louise Mey revisite la figure du monstre. Celle-ci est trompeuse comme peuvent l'être souvent les apparences. Ici, le prédateur prend bien des visages et le plus dangereux n'est pas forcément celui que l'on pense au premier abord. 

Louise Mey met l'âme humaine à nu dans son récit en explorant ses réflexions tortueuses et ses sentiments parfois destructeurs. 

Cette histoire est à la fois sombre et belle. L'ambiance y est plutôt clair-obscur car l'autrice flirte avec les codes de l'horrifique et donne ainsi à son texte une atmosphère lourde et troublante. Le mystère est là, diffus et captivant. 

Les protagonistes sont quant à eux fort intéressants surtout cette jeune Mila qui se dévoile à nous que lentement. Complexe, entière et passionnée, elle est ici autant en quête d'elle-même qu'animée par la volonté farouche de protéger les siens. Natan, lui, incarne l'étranger. Il se présente comme un homme de bonne volonté mais dissimule des désirs plus dérangeants. Tous sont intrigants et se lancent dans une danse dont eux seuls comprennent le rythme. 

Pour conclure :

Avec L'orage qui vient, Louise Mey signe une première incursion en Imaginaire fort réussie. Alors à quand la prochaine ?

Fantasy à la Carte

Informations

Louise Mey
L'orage qui vient
9782266344074
176 pages
Editions Pocket Imaginaire

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17/02/2025

Veronica Roth, Poster Girl, éditions Pocket Imaginaire

Veronica Roth, Poster Girl, 
éditions Pocket Imaginaire 

Connue pour sa célèbre trilogie Divergente, Veronica Roth est également l'autrice d'une dizaine d'autres romans. Parmi lesquels, on peut citer Poster Girl, sorti en grand format en 2022 et plus récemment en poche, au mois de novembre dernier. 

Lu dans le cadre d'un partenariat avec les éditions Pocket Imaginaire, je remercie Emmanuelle Vonthron pour l'envoi de ce service de presse. 

Résumé :

Sonya Kantor est enfermée dans à L'Objectif, une ville-prison, depuis plus de dix ans, après la chute de la Délégation suite à la prise de pouvoir par les rebelles. Son crime est que son visage ait été utilisé sur des affiches de propagande sous l'ancien régime. Elle a donc rejoint les autres enfants condamnés pour les crimes de leurs parents à un enfermement à perpétuité. Mais une lueur d'espoir surgit dans la vie de Sonya sous les traits d'un ancien ennemi qui vient lui proposer un marché qu'elle ne peut décemment refuser. Ainsi, on la charge de retrouver une adolescente disparue en échange de sa libération. Bien qu'elle flaire le piège, la tentation est trop forte pour y renoncer. 

Avec Poster Girl, Veronica Roth  signe une nouvelle dystopie glaçante explorant les rouages du totalitarisme. En effet, dans son roman, l'autrice a imaginé l'effondrement de la société marqué par un changement de régime. Elle s'inspire clairement des pires gouvernances autoritaires pour donner corps au modèle politique de la Délégation basé sur la  surveillance de masse par l'intermédiaire d'une technologie très avancée d'implants appelée ici la Perception. Ce système mêlant artificiel et organique est composé de cellules humaines afin que l'organisme ne le rejette pas. C'est une invention d'une grande ingéniosité qui donne la chair de poule car il apparait comme le parfait outil de dressage des populations par le biais de récompenses ou de punitions délivré par l'implant en fonction des comportements. Totalement connectés à leur Perception, les gens n'ont pas conscience des manipulations dont ils sont victimes et voient ce progrès comme un bienfait nécessaire à l'évolution de l'humanité. Or, la survenue d'une rébellion va changer la donne en remplaçant ce régime par un autre. Certains parleront de libération mais pas pour tous puisque a été construite une cité-prison à destination des enfants par représailles pour la collaboration de leurs parents. 

Veronica Roth nous propulse donc dans une société sombre et despotique où la liberté a perdu tout son sens. A travers son récit dystopique, l'autrice s'intéresse à l'après tyrannie. L'histoire débute alors que la dictature est tombée libérant une grande partie de la population de leur implant par des interventions chirurgicales. Pour autant la nouvelle politique menée est-elle juste ? L'existence de cette prison peut nous faire douter car en quoi punir les enfants va racheter les erreurs des parents? C'est toute la réflexion émise par Veronica Roth qui montre les difficultés de se défaire des réflexes du despotisme. Ainsi, l'endoctrinement demeure quelque soit le nom que porte le parti politique en place et les mensonges d'Etat restent l'arme secrète utilisée à l'encontre des peuples pour les maintenir dans l'ignorance et la tromperie. 

31/10/2024

J.R.R. Tolkien, Les Étymologies, éditions Pocket Imaginaire

J.R.R. Tolkien, Les Étymologies, éditions Pocket Imaginaire 

Alors que les éditions Pocket Imaginaire sont en pleine refonte de leur chartre graphique, ils en profitent pour rééditer l'intégralité de l'œuvre de J.R.R. Tolkien

Ainsi toutes les couvertures sont signées par Nicolas Carminade et le rendu est juste magnifique.

Après les très belles éditions du Silmarillion et du Hobbit en 2023, ils poursuivent, notamment, cette année avec Les Étymologies. C'est un ouvrage qui va intéresser les grands amateurs de l'univers de J.R.R. Tolkien, particulièrement ceux qui sont sensibles à la linguistique, d'autant que celle-ci a une grande influence sur la construction de la Terre du Milieu. 

Lu dans le cadre d'un partenariat avec les éditions Pocket Imaginaire, je remercie Emmanuelle Vonthron pour l'envoi de ce service de presse.

Il est à noter que Les Étymologies correspond à un extrait du cinquième volume de L'Histoire de La Terre du Milieu qui regroupe Les Contes Perdus, Les Lais de Bélériand, La Formation de La Terre du Milieu et La Route Perdue. Toutefois, cette version est plus complète que celle publiée au Royaume-Unis grâce à Christopher Tolkien qui a accepté de voir cet ouvrage être réédité de manière indépendante avec l'insertion de quelques corrections.

En outre, cet ouvrage a pu voir le jour grâce au travail minutieux de Christopher Tolkien dont on retrouve d'ailleurs un long texte introductif en début de livre. Il revient notamment sur la genèse des langues inventées par son père, initialement conçues pour incarner une histoire, celle des Elfes. Toutefois, il ne prétend pas ici créer un dictionnaire listant tout le vocabulaire imaginé par J.R.R. Tolkien mais propose plutôt un dictionnaire étymologique traitant des relations avec les mots car c'est ainsi que son père voyait les choses.

Les Étymologies est un ouvrage pensé comme un complément utile à l'étude des textes narratifs de J.R.R. Tolkien. 

Clairement, Les Étymologies nous apparait comme un outil très intéressant pour qui porterait une attention particulière à l'évolution des noms et des langues utilisés par J.R.R. Tolkien au fil des versions de ses différentes histoires. 

Avec Les Étymologies, on touche au cœur de la création de La Terre du Milieu, à la matière qui animait le philologue qu'était J.R.R. Tolkien. 

Ce livre ne plaira sans doute pas à tout le monde, pour autant il demeure un formidable élément de compréhension de l'œuvre de J.R.R. Tolkien. 

Avec les fêtes de fin d'année qui approchent, il pourra donc être glissé sous le sapin des admirateurs les plus curieux du maître de la fantasy.

Fantasy à la Carte

A lire sur le blog, mes avis sur : Le Silmarillion, Le Hobbit, Les Enfants de Hurin, La Chute de Gondolin et Beren et Luthien.

Informations

J.R.R. Tolkien
Les Étymologies
9782266341417
160 pages
Editions Pocket Imaginaire

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23/07/2024

Frank Schätzing, Abysses, éditions Pocket Imaginaire

Frank Schätzing, Abysses, éditions Pocket Imaginaire 

Frank Schätzing est un auteur allemand de science-fiction qui compte une dizaine de livres à son palmarès. 

Abysses est son sixième roman. Il a reçu deux distinctions : le prix allemand de science-fiction et le prix Kurd-LaBwitz et a même été adapté à la télévision sous la forme d'une série de 8 épisodes produits par Barbara Eder, Luke Watson et Philipp Stölzl. 

Or, c'est à l'occasion de sa réédition au format poche que j'ai pu me pencher dessus. 

Lu dans le cadre d'un partenariat avec les éditions Pocket Imaginaire, je remercie Emmanuelle Vonthron pour l'envoi de ce service de presse. 

Résumé :

Tout a commencé par la disparition isolée de quelques bateaux et un retard dans le retour des baleines après leur migration. Fausse alerte ou signe avant-coureur d'un danger plus éminent ? Sans doute, la deuxième hypothèse semble la bonne surtout quand des bancs de méduses toxiques envahissent les plages, que des homards empoisonnent les consommateurs, que les dauphins attaquent tout ce qui se trouve dans l'eau sans parler des vers qui menacent d'effondrer le talus continental. Pour tenter de comprendre ces phénomènes, une poignée de scientifiques sont dépêchés en mer du Groenland, considérée comme l'épicentre de ces attaques. Bien que tous brillent dans leur domaine de prédilection, arriveront-ils à trouver une solution et à endiguer la fin inéluctable de l'humanité ?  

Mon avis :

Abysses est à la fois un roman de science-fiction et un thriller écologique. Frank Schätzing nous immerge dans notre monde alors qu'il est fortement mis à mal par une menace venant des abysses. Toute à son obsession d'une existence extraterrestre, l'humanité vit dans l'ignorance de la présence d'une autre intelligence supérieure qui, pourtant, lui est très proche. Mais entre ces lignes, elle va en prendre douloureusement conscience et notamment de son impuissance face à cette déferlante de puissance. Les espèces marines semblent se coordonner dans l'organisation de leurs attaques des hommes et de leurs infrastructures. C'est d'une grande violence. Les catastrophes naturelles s'enchaînent sans que personne ne les voit venir à temps. 

Le texte est parsemé de rappels des actions humaines dévastatrices pour la nature entre la surpêche menée à bord de bateaux usines, le déversement de multiples polluants ou encore l'effet pervers de l'élevage intensif porcin favorisant la prolifération d'une algue toxique. Ces inserts semblent là pour souligner la culpabilité des hommes dans ce qui leur arrive car n'est-ce pas un juste retour des choses que les animaux prennent enfin leur revanche ? En tout cas, c'est ce vers quoi ce récit semble tendre sauf que Frank Schätzing se plaît à brouiller les pistes en semant le doute dans l'esprit de ses lecteurs. Après tout, il est tout à fait plausible aussi de voir derrière ce phénomène, une machination ourdie par un écologiste extrémiste ou par un état cherchant à déstabiliser ses voisins. C'est tout le questionnement de ce roman qui se pare des atours du thriller pour nous mener au cœur d'un suspense latent.  

Les personnages sont lancés dans une course contre-la-montre pour déterminer les origines de la menace et trouver une solution, dans la mesure du possible, pacifique pour sortir le monde de cette mauvaise passe. En outre, l'auteur a complexifié le jeu pour pimenter son récit en ajoutant quelques trahisons, des omissions et des mensonges ici ou là et pas mal de manipulation, histoire de faire bonne mesure. 

Abysses met en lumière tous les risques écologiques qui nous attendent si l'on continue de foncer droit dans le mur. La terre nous alerte, à nous d'entendre le message. Récit coup de poing qui ne mâche pas ses mots pour nous entraîner au cœur d'une situation extrême et critique. Certains y verront une intrigue tirée par les cheveux, d'autres, un signal d'alarme fort pour collectivement tout changer. 

31/05/2024

Rakel Haslund, Après nous les oiseaux, éditions Pocket Imaginaire

Rakel Haslund, Après nous les oiseaux, éditions Pocket Imaginaire 

Mai a été l'occasion pour les éditions Pocket Imaginaire de rééditer le premier roman d'une autrice danoise qui a immédiatement su envoûter son public. Il s'agit d'Après nous les oiseaux de Rakel Haslund. 

Fortement plébiscité et même salué par la critique, le roman reçoit le prix Michael Stunge en 2020. 

Lu dans le cadre d'un partenariat avec les éditions Pocket Imaginaire, je remercie Emmanuelle Vonthron pour l'envoi de ce service de presse. 

Résumé :

Le monde est tombé en ruines, presque vidé de toute humanité, à l'exception de deux femmes. L'une est sans nom tandis que l'autre se prénomme Am. Toutes deux sont réfugiées sur une île, elles y survivent cahin-caha, jusqu'à la mort de cette dernière. Dès lors, pour la plus jeune, il s'agira de se tracer son propre chemin au milieu des décombres d'un monde abandonné. Mais que trouvera-t-elle au bout de la route ? 

Mon avis :

Après nous les oiseaux est un postapocalyptique singulier et tout en délicatesse. Bien loin de l'ambiance rugueuse propre au genre, Rakel Haslund nous plonge ici plutôt dans une balade. Le ton est contemplatif et observationnel d'un monde en ruines. On marche dans les pas de la narratrice qui découvre les lieux sans savoir ce qu'elle va trouver. La nature a repris ses droits sur cette terre qui a été fortement urbanisée par le passé. Aussi, le goudron est par endroit enseveli sous les eaux et les bâtiments sont colonisés par les végétaux. En somme, la planète a souffert des incendies géants et des inondations sans fin. Il en ressort une terre meurtrie et même exsangue de vies humaines. Seuls les oiseaux ont survécu au cataclysme. Ils semblent même être devenus les seuls maîtres de la Terre, la survolant tels des gardiens attentifs. 

Point d'action excessive entre ces lignes car l'autrice a volontairement adopté un rythme lent pour nous laisser le temps d'apprécier cette finitude. 

Ce postapocalypse prend ainsi une saveur toute particulière, davantage tourné sur le ressenti. Le temps est comme suspendu dans ce roman où l'on est simplement bercé par la poésie des mots de Rakel Haslund. 

Derrière Après nous les oiseaux, il y a, d'abord, un propos écologique et environnemental quant au danger qu'encourt la planète si les incendies et les inondations continuent de s'y succeder. De là découle toute une réflexion sur les manières de survivre, à travers son personnage principal qui se retrouve complètement seule dans cette immensité. Une solitude qui finit par être pesante car l'homme demeure un "animal social", d'où cette quête de l'autre pour la narratrice la conduisant sur le chemin inattendu de la liberté. 

Bien que court, le texte n'en est pas moins très riche et s'avère finalement fort prenant car on se laisse complètement happé par son ambiance.

La plume de Rakel Haslund est élégante, sensible et ciselée pour mettre en lumière l'apprêté d'un futur qu'elle espère sans doute, à travers son récit, conjurer en alertant à sa manière. 

C'est un huis clos qui se focalise sur un seul protagoniste. Depuis la mort de Am qui l'a élevée, celle qui ne porte pas de nom a fait le choix de l'exploration plutôt que de rester terrée dans son refuge. La voici donc engagée sur les routes incertaines de ce monde déchu, soumise aux menaces extérieures et à l'égarement intérieur incluant la perte de langage par manque de pratique. Elle est une âme qui cherche la communion avec autrui, quitte à se lier avec n'importe quel être vivant. C'est un personnage atypique pour une histoire insolite qui ne manquera pas de faire réagir. 

Pour conclure :

Avec Après nous les oiseaux, Rakel Haslund signe une dystopie saisissante qui palpite d'intensité en dépit du fait que tout s'écoule lentement. Le tour de force est donc là pour nous proposer un post-apo bien différent des canons habituels.

Fantasy à la Carte

Informations

Rakel Haslund
Après nous les oiseaux
9782266324182
160 pages
Editions Pocket Imaginaire

07/05/2024

Pierre Raufast, La Tragérie de l'orque, T.1, La Trilogie baryonique, éditions Pocket Imaginaire

Pierre Raufast, La Tragédie de l'orque, t.1, 
La Trilogie baryonique
éditions Pocket Imaginaire 

Pierre Raufast est l'auteur d'une dizaine de romans de science-fiction dont La Trilogie baryonique

Régulièrement nominés, ses textes font beaucoup parler d'eux. Son premier livre, La Fractale des raviolis a reçu en 2014 le prix Talents Cultura et en 2015, les prix de la Bastide et Jeune mousquetaire

2024 marque la sortie concomitante du tome 3 concluant La Trilogie baryonique publiée Aux Forges de Vulcain et la réédition du tome 1 chez Pocket Imaginaire.

Lu dans le cadre d'un partenariat avec les éditions Pocket Imaginaire, je remercie Emmanuelle Vonthron pour l'envoi de ce service de presse. 

Résumé :

Pour faire progresser l'humanité, des expéditions sont menées dans l'espace afin de trouver des gisements d'antimatière. Celles-ci sont conduites par des mineurs d'espace-temps chargés de générer des trous noirs, à bord de leur vaisseau, pour explorer les strates de l'univers. Mais, un jour l'une de ces missions tourne mal. En effet, l'Orca-7131, piloté par Sara McTeslin et sa coéquipière Slow Resende connaît une avarie l'empêchant de refermer le trou et constituant une véritable menace pour toute l'humanité. Que se passera-t-il si la situation n'est pas inversée? 

Mon avis :

La Tragédie de l'orque est un récit d'anticipation qui nous propulse dans le futur, en 2173. Il y est fait mention d'une grande migration survenue dans le passé suite au dérèglement climatique rendant des territoires inhospitaliers. Ce phénomène demeure un grand traumatisme pour l'humanité qui s'est drastiquement réduite. Mais là n'est pas le propos car Pierre Raufast cherche plutôt à se projeter dans un futur crédible marqué par un tournant technologique. En effet, l'auteur s'appuie sur les avances de la physique quantique qui ont, notamment, permis de créer des ordinateurs surpuissants. L'intelligence artificielle est partout et seconde l'humain dans chaque tâche quotidienne. Elle prend, d'ailleurs, la forme de robots experts gérant aussi bien l'intendance que les missions les plus complexes telle l'exploration spatiale au-delà du système solaire. Pour autant, le monde stagne depuis qu'il s'est engagé dans cette quête impossible de trouver de l'antimatière. Cette formidable énergie dont un seul gramme équivaut à la puissance d'une bombe atomique de 20 kilotonnes semble davantage relever d'une chimère que d'une réalité. En effet, depuis des années des mineurs d'espace-temps doivent explorer chaque repli de l'univers pour la trouver sans grand succès jusqu'à ce jour. Mais, c'est une stratégie de plus en plus critiquée au vu des risques encourus pour un résultat inexistant. Une conviction qui va, d'ailleurs, ne faire que de se renforcer après l'avarie survenue sur le module transportant la commandante Sara et sa seconde Slow.

Le décor est posé et il est très efficace. Pierre Raufast se sert des sciences dures pour dessiner un futur réaliste. Les enjeux sont multiples et interviennent à différents niveaux. Il y a déjà les rivalités entre une institution et une multinationale pour des raisons économique et marketing afin d'apparaître comme le sauveur de l'humanité. Alors que pour certains individus, il s'agit plutôt d'auréoler sa carrière d'un coup d'éclat ou au contraire de maintenir le monde tel qu'il est par peur des dérives du progrès. 

La Tragédie de l'orque est un space opera fracassant nourri à de la hard science-fiction fort bien amenée. Les concepts sont bien expliqués facilitant leurs représentations surtout pour un lectorat peu porté sur les sciences. L'intrigue est passionnante et tient en haleine. 

Pierre Raufast nous attache sans mal à sa communauté de personnages ballotés par les événements. Que ce soit dans l'espace avec Sara qui se languie de sa famille, tout en appréciant la liberté que son statut lui confère ou la très secrète Slow qui, en dépit de son immense érudition, dissimule pas mal de secrets faisant d'elle un personnage-clé de cette trilogie. Sans parler de Youri qui semble n'aspirer qu'à raccrocher et qui, pourtant retrouve la flamme au dernier moment pour terminer sa carrière en apothéose. Ou sur terre à travers Mia, une adolescente en pleine crise d'identité qui cherche à exprimer son manque affectif par la colère et le conflit ou encore le jeune Diego qui s'insurge contre l'évolution de son monde qu'il juge inquiétante.

A travers ses nombreux protagonistes, Pierre Raufast explore les différentes facettes de ce futur se révélant aussi palpitant que redoutable. Son texte est bourré de réflexions intelligentes. Il y questionne, d'ailleurs, beaucoup ce progrès dans les entraves qu'il impose à la liberté. Ici, la surreprésentation de l'intelligence artificielle étouffe la pensée individuelle. Les robots qui sont autant des compagnons que des serviteurs pour l'humain exercent une réelle influence sur ce dernier au point d'en devenir inquiétant. Cela pousse à se demander si leur existence est bénéfique ou toxique. 

De même, ces explorations de l'espace sont glorifiés par certains et mis à l'index par d'autres, sont-elles si judicieuses? 

L'auteur s'intéresse à la portée et à la réelle nécessité pour l'homme d'aller coloniser d'autres espaces surtout au vu du traitement qu'il a réservé à la Terre depuis de nombreuses années.

Le texte aborde un certain nombre de sujets nécessaires pour penser l'avenir sans pour autant émettre un jugement, laissant ainsi chacun se faire son propre avis sur la question. 

Pour conclure :

Ce premier tome de La Trilogie baryonique est très enlevé et nous embarque avec une grande facilité dans cette intrigues aux rebondissements multiples. En outre, il se conclut sur un cliffhanger insoutenable surtout quand on doit attendre la sortie poche du tome 2. Alors quand est-elle ? 

Fantasy à la Carte

A lire sur la blogosphère, les avis : Le Nocher des Livres, Collection de livres et Le Bibliocosme.

Informations

Pierre Raufast
La Tragédie de l'orque
Tome 1
La Trilogie Baryonique
9782266335645
336 pages
Editions Pocket Imaginaire

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30/04/2024

Margaret Killjoy, Un pays de fantômes, éditions Pocket Imaginaire

Margaret Killjoy, Un pays de fantômes
éditions Pocket Imaginaire 

Margaret Killjoy est une autrice d'imaginaire fantasy, steampunk, anarchisme queer et horreur. Sa bibliographie compte déjà plusieurs romans, séries et nouvelles. Seulement un seul de ses récits a été traduit en français à ce jour. 

Il s'agit d'Un pays de fantômes qui, après une première parution en 2022 chez Argyll, vient juste d'être réédité au format poche chez Pocket

Lu dans le cadre d'un partenariat avec les éditions Pocket Imaginaire, je remercie Emmanuelle Vonthron pour l'envoi de ce service de presse. 

Dimos Horacki est un journaliste, envoyé sur le front pour brosser le portrait flatteur d'un général borolien à la carrière fort prometteuse. Tombé dans un guet-apens tendu par les ennemis de l'empire, il est arrêté par ces derniers et conduit au cœur des montagnes des Cerracs. Là-bas, il va découvrir l'envers du décor qui n'a rien avoir avec la propagande assénée par l'empire. En effet, il fait la rencontre d'hommes et de femmes se battant pour la liberté. Il découvre surtout l'horreur de la guerre portée au sein de ce territoire qui n'aspirait qu'à la paix. Fortement ébranlé dans ses croyances les plus intimes, choisira-t-il la fuite ou le combat ? 

Un pays de fantômes nous immerge dans un monde fictionnel où un empire affiche des velléités expansionnistes. En effet, la Borolie a déclaré la guerre à ses voisins pour agrandir son territoire et s'emparer des ressources minières de fer et de charbon. 

Point de magie entre ces lignes, juste des idéaux portés par des hommes et des femmes en quête de liberté. 

En nous attachant aux pas d'un journaliste encarté par la politique de son pays qui se retrouve abandonné aux mains de l'adversaire, Margaret Killjoy confronte deux mondes opposés. Ce sont deux modèles politiques, économiques et sociaux totalement différents avec d'un côté, un état impérial gouverné par un roi, édictant des lois auxquelles la population doit se conformer et disposant d'une grande armée pour mener les conquêtes, et de l'autre côté, des cités autonomes et harmonieuses fonctionnant sur la base de l'entraide. 

Dans Un pays de fantômes, Margaret Killjoy dessine les contours d'une utopie prônant un idéal social qui repose sur le partage et la solidarité. L'argent est proscrit et tout acte criminel est frappé d'ostracisme. Taxé d'anarchiste par le pouvoir borolien, la Vorronie se retrouve donc envahie car le chaos associé à cette école de pensée sert ici de prétexte au conflit armé qui apparaît comme le seul moyen de rétablir l'ordre. 

Un pays de fantômes est donc également une critique du colonialisme car l'autrice s'est attachée à nous en montrer les terribles conséquences sur la population locale. Ainsi, les villages sont pillés et incendiés. Les habitants sont assassinés. Le récit est brutal et douloureux. Bien que pacifistes, certains ou certaines n'ont pas d'autre choix que de prendre les armes pour se défendre. L'ambiance est lourde et la tension, latente. L'affrontement final est inévitable car ces apprentis mercenaires ne pourront pas user à l'éternel des techniques de la guérilla pour frapper vite, par surprise et se replier rapidement par la suite. 

Avec ce roman, Margaret Killjoy signe un récit engagé fourmillant d'idées brillantes. Plus que de démontrer qu'une autre manière de vivre ensemble est possible, elle pointe les dysfonctionnements du système capitaliste, ainsi que ses dérives autoritaires. Finalement, la répression judiciaire ne fonctionne pas et l'économie de marché favorise l'injustice enterrant par la même occasion la fraternité.

Le choix de la profession du protagoniste principal nous apparaît d'autant plus pertinent au vue du contexte car cela met en exergue le rôle majeur des médias dans la propagande politique. Pour rappel, on est face à un journaliste envoyé sur le front pour glorifier l'armée et justifier ses actes. Mais, par un concours de circonstances, ce dernier découvre une autre vérité changeant à jamais sa vision des choses. Ainsi, il va se réapproprier sa plume pour coucher sur le papier une autre histoire tissée d'espoir, de courage et de sang. Par cette entremise, Margaret Killjoy rappelle la puissance des mots et le poids de l'information. 

Enfin, dans ce combat pour la vie et la liberté, les femmes occupent une place prépondérante. Elles prennent les armes au même titre que les hommes et ne sont pas en reste dans la défense de leur patrie. Certaines endossent même le rôle de chef et galvanisent les troupes sur le champ de bataille. Ce texte se colore de notes féministes à travers de très beaux protagonistes féminins sans pour autant tomber dans l'instauration d'un matriarcat car l'autrice cherche surtout à nous proposer une société basée sur l'équité et le respect.

Captivant par toutes ces thématiques mises en avant, Un pays de fantômes doit également sa réussite à la qualité de ses personnages. Si l'on s'attache si facilement à Dimos Horacki, il n'est, pour autant, pas le seul à retenir notre attention. Dimos est un personnage LGBT qui va beaucoup évoluer, notamment à travers ses prises de conscience quant aux dessous de la guerre et des mensonges de son gouvernement. On le suit dans le cheminement de ses pensées et dans son choix d'embrasser une autre cause qu'il pense plus juste. Il est plutôt malmené par les gens rencontrés et les événements mais garde tout de même un cap, celui de se trouver pour être davantage en accord avec lui-même. Derrière la souffrance inhérente à la guerre, Dimos va ainsi connaître une libération morale et sociale fort salutaire. A ses côtés, on rencontre, notamment, l'intransigeante Ekarna, une femme à poigne qui inspire la crainte ou la sage Nola dont l'autorité naturelle est une source d'inspiration pour tous.

Gros coup de cœur pour ce texte aussi incisif que bouleversant. Sans temps mort, Margaret Killjoy nous entraîne à la rencontre de personnalités marquantes évoluant dans un monde séduisant par bien des côtés. A lire et à partager sans modération.

Fantasy à la Carte

Informations

Margaret Killjoy
Un pays de fantômes
9782266336178
272 pages
Editions Pocket Imaginaire

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09/04/2024

Aurélie Wellenstein, L'Epée, la Famine et la Peste, T.2, éditions Pocket Imaginaire

Aurélie Wellenstein, L'Épée, la Famine et la Peste
t.2, éditions Pocket Imaginaire 

Les éditions Pocket Imaginaire ont eu la bonne idée de publier simultanément les deux tomes de L'Epée, la Famine et la Peste permettant aux lecteurices d'enchaîner l'histoire sans pause. 

Après un coup de cœur pour le premier tome, notamment pour son trio de personnages principaux profondément attachants, je suis donc très contente d'avoir pu enchaîner directement avec la suite.

Lu dans le cadre d'un partenariat avec les éditions Pocket Imaginaire, je remercie Emmanuelle Vonthron pour l'envoi de ce service de presse. 

Résumé :

Après leur victoire sur un escadron de l'inquisition, Sulyvahn, Cillian et Erin ont quitté l'ancienne capitale, Irichill pour marcher sur Wavestone et détruire l'inquisition afin de libérer la population de son terrible joug. Mais, Conrad et Lile sont toujours sur leur trace et ils comptent bien les empêcher d'accomplir leur quête. L'affrontement promet, d'ores et déjà, d'être apocalyptique. Alors quel camp va l'emporter ? 

Mon avis :

Avec ce volume 2 de L'Épée, la Famine et la Peste, Aurélie Wellenstein joue sur la déstabilisation des lecteurices en changeant de points de vue. En effet, pendant une grande partie du roman, on redécouvre l'histoire à travers le regard de Conrad qui nous partage sa version des faits et ses souvenirs. Ce tome se lit donc en miroir du premier pour à la fois relancer l'histoire et dynamiser la lecture. Mais c'est un procédé qui est aussi utile pour interroger la figure du monstre. Ainsi, dans cette deuxième partie, on marche dans les pas de celui qui est considéré comme l'incarnation du diable par Sulyvahn, Erin et Cillian. Alors qu'eux-mêmes sont catalogués de fléaux à abattre par Conrad. En étant en but aux convictions et aux contradictions de cet inquisiteur, il viendrait presque nous mettre le doute quant à la justesse des motivations des trois autres. C'est à la fois perturbant et intéressant car cela permet à l'autrice de montrer que chacun a sa part de noirceur et peut endosser le rôle de bourreau pour imposer les idées que l'on pense justes. Aussi, la violence n'appelle que la violence et la croyance n'excuse en rien les exactions commises. 

Le texte est puissant. Il est comme une déflagration émotionnelle qui empruntent les montagnes russes pour nous en faire voir de toutes les couleurs et clairement retourner nos cerveaux et nos cœurs. 

Les personnages sont comme autant de pions sur l'échiquier politique d'une éminence grise qui les manipule à souhait en s'appuyant sur l'adage du diviser pour mieux régner et ainsi servir ses desseins de soif de pouvoir. 

05/04/2024

Aurélie Wellenstein, L'Epéee, la Famine et la Peste, T.1, éditions Pocket Imaginaire

Aurélie Wellenstein, L'Épée, la Famine et la Peste, éditions Pocket Imaginaire 

Depuis quelques années, Aurélie Wellenstein est une signature qui s'est imposée aux littératures de l'Imaginaire. 

Aujourd'hui, sa bibliographie compte une quinzaine de romans, auxquels s'ajoutent quelques bandes dessinées puisque l'autrice s'essaye depuis peu à ce format graphique. 

Sa dernière actualité est la réédition en poche de sa duologie, L'Epée, la Famine et la Peste.

Lu dans le cadre d'un partenariat avec les éditions Pocket Imaginaire, je remercie Emmanuelle Vonthron pour l'envoi de ce service de presse. 

Résumé :

Le royaume de Comghall connait des temps troublés depuis que la population est condamnée par les terribles tarentas, faisant disparaître des villages entiers sous des toiles d'araignées. Or, pour lutter contre ce fléau et le culte qui lui est dédié, l'inquisition a été dépêchée et exerce sa mission avec beaucoup de zèle. Elle va d'ailleurs prendre en chasse un ancien soldat qui a pris bien malgré lui sous son aile deux jeunes gens : Cillian, en proie à une malédiction de loup et Erin, accusée à tort de sorcellerie. Alors que le piège semble se refermer sur eux, arriveront-ils à s'échapper ? 

Mon avis :

L'Epée, la Famine et la Peste est une fantasy crépusculaire qui nous entraîne au cœur d'un royaume mourant, marqué par la famine et la peste grise. Fruit d'une malédiction qu'il doit à la morsure d'une tarentule venant du royaume voisin et condamnant la princesse mordue à devenir une tarenta, autrement dit une femme araignée. 

Pour nourrir son univers, Aurélie Wellenstein emprunte donc à cette croyance païenne de la Tarenta comme araignée mythique qui, par sa morsure symbolique et le poison inoculé, génère des troubles du corps et de l'âme. Entre ces lignes, les conséquences de la morsure de l'araignée dépendent de l'espèce en présence. Ainsi, la veuve noire tisse les pensées de leurs victimes les plongeant ainsi dans une profonde mélancolie, la lycose de Tarente change les femmes en sorcières et les hommes en illuminés, et la fileuse suscite des rêves prémonitoires. Certaines femmes mordues prennent donc des caractéristiques physiques ainsi que des capacités propres aux araignées. En outre, Comghall est littéralement envahi par ces arachnides qui tissent leurs toiles partout au point d'étouffer toute étincelle de vie. Mais le tarentisme n'est pas le seul fléau qui sévit dans ce monde car il faut aussi compter avec des cas de lycanthropie.

Pour tenter d'endiguer cette tragédie entre en scène l'inquisition qui va traquer à l'extrême toute suspicion de tarentisme ou de lycanthropie faisant régner la terreur au sein du royaume car les persécutions vont bon train. Sa présence ajoute de l'infâmie à l'horreur ambiante et donne de suite le ton funeste au texte. 

Ici, les manifestations surnaturelles sont autant considérées comme des malédictions que comme des miracles, selon l'interprétation que chacun leur donne. On en croise beaucoup au fil des pages de ce livre, tantôt pour émerveiller tantôt pour horrifier. 

En outre, l'autrice joue également sur le détournement de conte. En effet, derrière ce palais maudit et entoilé que l'on est amené à visiter à un moment de l'histoire, il est très facile d'y voir une personnification du château assoupi de La Belle au Bois Dormant, notamment à travers ce temps suspendu qui semble avoir cours en ces lieux. Seulement, les résidents ne sont pas victimes d'un sommeil éternel car dans ce cas-ci, ils sont bel et bien morts. Emmaillotés dans les toiles, leurs corps ne tombent simplement pas en poussière. 

Comme à son accoutumée, l'univers qui sert d'écrin à son intrigue est très immersif, troublant et captivant à la fois. 

27/02/2024

Gilberto Villarroel, Lord Cochrane et les Montagnes hallucinées, éditions Pocket Imaginaire

Gilberto Villarroel, Lord Cochrane et les Montagnes hallucinées
T.4,
 éditions Pocket Imaginaire 

Chez Pocket Imaginaire, le mois de février rime avec la publication du dernier opus, Lord Cochrane et les Montagnes hallucinées de Gilberto Villarroel. Une série qui a su trouver son public en grand format aux Forges de Vulcain et qui continue d'émerveiller dans sa version poche. 

Lu dans le cadre d'un partenariat avec les éditions Pocket Imaginaire, je remercie Emmanuelle Vonthron pour l'envoi de ce service de presse. 

Après leur escale dans l'archipel Juan Fernandez où Lord Cochrane et ses acolytes ont pu explorer l'île qui a retenu prisonnier si longtemps le corsaire Alexander Selkirk et ainsi découvrir et déchiffrer le message codé laissé par ledit marin. Il s'agit des coordonnées géographiques qui vont donner un nouveau cap aux aventuriers et les entraîner dans l'océan Austral, à l'assaut de l'Antarctique pour enfin savoir ce que cache le fameux trésor de Selkirk qui excite tant l'appétit vorace de certains pirates rivaux du lord Commandeur. 

Avec Lord Cochrane et les Montagnes hallucinées, Gilberto Villarroel donne une conclusion à sa tétralogie. Le temps est donc aux révélations dans ce roman. Celles-ci sont d'ailleurs nombreuses car il s'agit, ni plus ni moins, de nous donner les clés de cet univers lovecraftien qu'il a imaginé pour l'occasion. C'est ainsi que l'on va suivre Lord Cochrane et quelques-uns de ses hommes sans oublier Maria Graham dans leurs pérégrinations au cœur des montagnes hallucinées. Les rencontres y seront donc nombreuses, à l'image de celle des Old Ones, les fameux grands anciens, divinités inventées par H.P. Lovecraft et transformées par Gilberto Villarroel en éminents scientifiques, concepteurs d'une technologie très avancée. Ils sont notamment les créateurs des Shoggoths, des monstres capables de changer de forme à leur guise, en prenant ici l'apparence des êtres vivants qu'ils rencontrent en aspirant leur essence. Or, l'auteur a fait coïncider la rébellion de ces Shoggoths contre leurs maîtres avec l'arrivée dans ce lieu de Lord Cochrane. Ainsi, pour le marin, le danger est omniprésent. Il vient de toutes parts car non seulement la compagnie doit affronter ces entités inconnues qui ont l'avantage de connaître le terrain mais ils doivent aussi faire face à l'ennemi juré de Lord Cochrane, Corrochano qui continue de marcher dans leurs pas et semble toujours avoir une longueur d'avance sur eux. 

Dans cette saga consacrée à Lord Cochrane, la plume de Gilberto Villarroel se montre très facétieuse et va jusqu'à nous proposer une mise en abyme de H.P. Lovecraft car l'écrivain prend ici les traits d'un collectionneur de Providence devenu fou après avoir lu le manuscrit de Maria Graham consacré à leur aventure au cœur des montagnes hallucinées et récemment ajouté à sa collection. 

Lord Cochrane et les Montagnes hallucinées partage la même ambiance horrifique propre aux récits lovecraftiens qui met l'accent sur l'horreur de l'inconnaissable et de l'incompréhensible en donnant accès à des connaissances interdites et dangereuses poussant à la folie. Or, Lord Cochrane va y être largement exposé sans pour autant en perdre la raison puisqu'il choisit de renoncer à un trésor inestimable qui l'aurait aidé à racheter sa réputation mais seulement cela aurait été au détriment de la sauvegarde de l'humanité, d'où son désintérêt. 

En outre, Gilberto Villarroel emprunte également à la mythologie mapuche pour nourrir son univers. Ainsi, il fait référence dans son récit à l'affrontement entre les divinités Kai Kai et Treng Treng. Alors que le serpent de mer Kai Kai a décidé de noyer la terre sous un déluge par ses cris, celle-ci est sauvée par l'intervention du serpent divin, Treng Treng qui choisit de la faire trembler pour qu'elle s'élève au dessus des eaux. 

Tous ces éléments s'entremêlent au fil des pages pour donner au récit un cadre foisonnant et crédible qui s'ajoute harmonieusement au mythe de Cthulhu dont use habilement l'auteur. 

Cette saga maritime portée par la figure emblématique de Lord Cochrane revêtit également les atours du steampunk à travers les inventions, dont le bateau à vapeur, que l'auteur prête à l'amiral. Cela donne, d'ailleurs, une très belle esthétique au texte.

Fasciné par le destin hors du commun de ce marin incroyable, Gilberto Villarroel lui redonne toutes ses lettres de noblesse à travers chacun des quatre romans de sa saga. L'histoire est captivante et le temps s'écoule vite aux côtés de Lord Cochrane. Je vous conseille fortement de lire cette série à votre tour pour vous faire votre propre idée, sauf si c'est déjà fait. 

Fantasy à la Carte

A lire aussi sur le blog, mon avis sur Lord Cochrane et le trésor de Selkirk

Informations

Gilberto Villarroel
Lord Cochrane et les Montagnes hallucinées
9782266340007
530 pages
Editions Pocket Imaginaire

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16/12/2023

J.R.R. Tolkien, Le Silmarillion, éditions Pocket Imaginaire

J.R.R. Tolkien, Le Silmarillion, éditions Pocket Imaginaire 

A l'instar du Hobbit, Le Silmarillion a également revêtu ses plus beaux atours pour rejoindre la collection collector des classiques de l'Imaginaire, publiés aux éditions Pocket Imaginaire

La genèse de cet ouvrage remonte aux années 1910 mais, malgré la volonté farouche de J.R.R. Tolkien de le faire publier concomitamment avec Le Seigneur des Anneaux, il essuie un refus de la part de l'éditeur. 

Il faudra donc attendre 1977 et un travail acharné de Christopher Tolkien, épaulé par Guy Gavriel Kay pour pouvoir lire Le Silmarillion

En cette fin d'année 2023, il est donc à nouveau à l'honneur chez Pocket et arbore fièrement une couverture représentant Ered Luin, les Montagnes Bleues qui séparaient au Premier Âge, le Beleriand de l'Eriador. C'est une vraie beauté que l'on doit encore à Nicolas Caminade. 

Lu dans le cadre d'un nouveau partenariat avec les éditions Pocket Imaginaire, je remercie Emmanuelle Vonthron pour l'envoi de ce service de presse.

Pour commencer, je dois vous dire que Le Silmarillion, je n'avais pas encore eu l'occasion de le lire dans son entier, juste trois épisodes fondamentaux extraits par Christopher Tolkien et publiés chez Christian Bourgois. En outre, en dépit d'une bibliothèque bien fournie en littérature fantasy, je ne possédais même pas un exemplaire jusqu'à aujourd'hui, alors je suis bien aise d'avoir pu me plonger dans ce long récit et ainsi remettre en perspective Les Enfants de Húrin, Beren et Lúthien et La Chute de Gondolin lus précédemment. 

En effet, Le Silmarillion s'attache à retracer la genèse et les Premiers Âges de la Terre du Milieu. 

Résumé :

Le livre commence par une présentation de sa mythologie à travers L'Ainulindalë nous présentant la création d'Eä par le dieu Ilúvatar qui, par l'intermédiaire des Ainur et de leurs chants ont donné forme au monde et préparé l'arrivée des Elfes et des Hommes. Parmi ces Ainur, certains ont choisi de rester sur Arda pour en devenir les gardiens. Ils se nomment les Valar et les Maïar. Les premiers sont au nombre de quatorze même s'il en existe un autre répondant au nom de Melkor, rebaptisé Morgoth par les Elfes et dont la sombre destinée sert de fil narratif à l'ensemble des récits constituants Le Silmarillion. Ainsi, le plus gros du livre est occupé par le Quenta Silmarillion qui correspond au long récit des malheurs et des exploits des Elfes autour des précieux joyaux Silmarils jusqu'à la chute de Morgoth. Dans cette partie, les péripéties s'y enchaînent et le ton est nettement plus épique, mobilisant davantage notre attention. On goûte ainsi aux hauts faits de certains et aux méfaits des autres. L'ensemble est aussi passionnant que déroutant. Pour qui a lu Le Hobbit et Le Seigneur des Anneaux, c'est clairement enthousiasmant d'en apprendre plus sur le passé de la Terre du Milieu. Pour autant, ce monde est si foisonnant que l'on s'y perd facilement. On se heurte fréquemment aux trop nombreux protagonistes des différentes histoires et à la difficulté de retenir tous leurs noms. Il faut dire que ces derniers sont parfois complexes. 

Mon avis :

Le Silmarillion est le genre d'ouvrage pour lequel il faut revenir dessus à plusieurs reprises. Le lire d'une traite peut être hasardeux pour sa pleine compréhension. Il ne faut donc pas hésiter à se ménager des pauses entre chaque chapitre pour se laisser le temps de l'apprécier pleinement. Certains choisissent d'y picorer des morceaux ici ou là et ils ont sans doute raison. D'ailleurs, cette méthode n'est pas sans rappeler la découpe éditoriale du Silmarillion proposée par Christopher Tolkien pour mettre en lumière certaines histoires. 

09/12/2023

J.R.R. Tolkien, Le Hobbit, éditions Pocket Imaginaire

J.R.R. Tolkien, Le Hobbit, éditions Pocket Imaginaire 

En octobre dernier, les éditions Pocket Imaginaire ont eu la bonne idée de rééditer Le Hobbit et Le Silmarillion dans une version collector. Le prétexte est donc parfait pour se plonger ou se replonger dans les merveilleux récits du maître de la fantasy

Lu dans le cadre d'un partenariat avec les éditions Pocket Imaginaire, je remercie Emmanuelle Vonthron pour l'envoi de ce service de presse. 

Le Hobbit, roman incontournable que tout le monde connaît - j'en suis sûre - ne serait-ce qu'à travers son adaptation cinématographique par Peter Jackson, néanmoins je ne résiste pas à me fendre de quelques mots à son propos. 

Résumé :

Bilbo Bessac est un hobbit qui vivait paisiblement jusqu'à l'arrivée inopinée d'un certain Gandalf. Sa réputation le précédant, il sait qui il est, pour autant il n'a pas envie de l'écouter l'inciter à participer à une aventure. Il n'aspire qu'à la tranquillité, alors il lui propose de repasser le lendemain prendre un thé. Mais quelle ne fut pas sa surprise quand ce sont treize nains qui se présentent les uns derrière les autres, le jour J devant sa porte, suivi du magicien. Par sens de l'hospitalité, il est bien obligé de les accueillir et c'est comme ça, que sans crier gare, il se retrouve embarqué dans une expédition à titre de cambrioleur chargé de dérober un trésor à un dragon. 

Mon avis :

La sortie de ces deux livres est un projet éditorial qui fait écho aux belles éditions illustrées des éditions Christian Bourgois, mais en se présentant comme une belle alternative pour les petits budgets. Noël approchant à grand pas, cela peut être la bonne occasion de les glisser sous le sapin des amateurs de J.R.R. Tolkien ou sous celui de ceux qui ne l'auraient point encore lu, notamment la jeune génération. 

Il a l'avantage du petit format qui ne prend pas de place dans la bibliothèque. En outre, c'est une version avec la traduction de Daniel Lauzon, réhaussée par une illustration de couverture, signée Nicolas Caminade qui s'est inspiré des dessins de J.R.R. Tolkien pour la réaliser. Celle-ci sert de magnifique écrin pour ce collector. 

Le Hobbit est le préambule à tous les évènements qui se déroulent pendant Le Seigneur des Anneaux. Mais, c'est un récit nettement plus facile d'accès que Le Silmarillion et même Le Seigneur des Anneaux

Ecrit à l'origine pour ses enfants, Le Hobbit est vraiment le roman d'aventure par excellence dans lequel on retrouve de nombreux périls, le motif de la quête d'un trésor et la figure du dragon. Ce sont autant d'éléments que j'apprécie particulièrement de retrouver dans une histoire de fantasy épique.