Depuis 2018, les inconditionnels de la plume de Stefan Platteau l'attendaient, il est en librairie depuis août dernier. Je vous parle, bien évidemment, de Jaunes Yeux, le tome 4 du cycle, Les Sentiers des Astres.
Ayant lu Shakti et Meijo cet été, mon attente n'aura pas été longue mais mon plaisir demeure inchangé.
Lu dans le cadre d'un partenariat avec Les Moutons électriques, je remercie Erwan pour l'envoi de ce service de presse.
Alors que Maroué est acculée avec ses hommes sur la rive de l'Angmuir par les Souranès, les rares survivants de l'expédition, menée par le capitaine Rana, ont enfin rejoint la Voie au Roi. Ce n'est donc plus qu'une question de temps pour qu'ils rencontrent l'Oracle, sauf si les enfants de l'Hermine leur barrent une nouvelle fois la route ou que les Antiques qui ont survécu à la Gigantomachie, les trouvent avant. Mais ce ne sont pas les seules menaces qui pèsent sur cette quête car l'Outre-Songe, par l'entremise de Jaunes Yeux, interfère de plus en plus dans leur réalité, au point de leur faire courir un grand danger. Or, au milieu de tous ces périls, leur mission est peut-être déjà compromise ?
Dans Jaunes Yeux, Stefan Platteau remet au premier plan la guerre civile opposant les Luari aux Souranès en glissant le témoignage du cadet de la maison de Marmach qui oeuvre aux cotés de ses hommes pour tenter de repousser un nouvel assaut des Souranès. C'est une manière pour l'auteur de remettre l'enjeu central de ce récit au cœur de sa narration.
Avec ce tome 4, on goûte donc à la réalité de la guerre, ce qui bouscule le rythme du récit. Ce livre marque donc une rupture avec les précédents romans qui, eux, se lisaient davantage comme une balade onirique au cours de laquelle le lecteur était convié à appréhender ce merveilleux univers, nourri de mythes et de puissances célestes. En effet, à part quelques épisodes critiques menaçant la progression des protagonistes de Stefan Platteau, on a surtout eu affaire à un récit contemplatif qui nous a pleinement laissé le loisir d'apprécier cet univers fouillé.
Aussi, au fil de ces livres, on parcourt les différentes réalités de son monde constitué de l'Héritage, une terre léguée aux hommes après que les Antiques aient repoussé les dieux impies du Vintou, le Vyanthryr, le royaume du Roi-Diseur servant également de refuge aux Teules et aux redoutables Nendous, et enfin l'Outre-Songe où règne le Seigneur des Trente chemins.
Sous la plume de Stefan Platteau naît une cosmogonie cohérente et détaillée qui force le respect. Le monde qu'il décrit nous paraît aussi familier que mystérieux. On s'y sent bien car on y trouve des influences qui parlent à notre imaginaire collectif comme ces emprunts aux légendes celtiques où l'on retrouve, par exemple, la figure de la guerrière pour ne citer que cela. On s'attache complètement à tous ces lieux qu'il a imaginés car chacun d'eux suscitent chez le lecteur maintes émotions : peur, fascination ou émerveillement.