C’est sous la plume de deux passionnés de mythologies celtiques que renaît ici la légende arthurienne. Le mythe du roi Arthur et de ses preux chevaliers semblent être un puit d’inspiration sans fond à tout point de vue. De toute évidence, ces légendes demeurent encore et à jamais des histoires éternelles et intemporelles. Mais ce que Claudine Glot, fondatrice du Centre de l’imaginaire arthurien et l’auteur Marc Nagels ont voulu rappeler ici est l’influence non négligeable que celles-ci ont exercé sur notre fantasy moderne. En effet, la littérature fantasy s’est clairement nourrie de ce merveilleux, que l’on qualifierait aujourd’hui de magie. On peut donc dire sans se tromper qu’elle est son berceau nourricier.
Pour ce nouveau cycle arthurien, les deux auteurs sont restés fidèles aux textes anciens relatant les hauts faits de ce roi exceptionnel. Ainsi, comme ils le précisent à la fin de l’avant-propos, ils s’inspirent notamment de L’Histoire des rois de Bretagne et de La Vie de Merlin de Geoffroy de Monmouth pour nous conter ces histoires chevaleresques du temps jadis.
Bien entendu avant de parler de ce roi au destin hors-norme, ils reviennent entre autre sur son père Uther Pendragon. Sous le règne d’Uther, la Bretagne est encore soumise aux invasions des Saxons qu’il combat avec succès grâce à quelques alliés. L’épisode le plus remarquable à signaler sur la vie de ce souverain est son amour pour Igerne, la femme de l’un de ses proches Gorlois, le duc de Cornouailles. Voyant cet amour le consumer littéralement, Merlin lui permet grâce à l’un de ses enchantements d’approcher Igerne sous les traits du duc. De cette nuit d’amour naîtra Arthur. Naissance extraordinaire pour un homme appelé à devenir le roi le plus célèbre de Bretagne. Ce sera donc le premier acte de magie dont use l’enchanteur Merlin. Mais pourquoi a-t-il intercédé à la demande d’Uther ? Parce que Merlin est un devin. Il a prédit la venue d’un monarque à la destinée extraordinaire. De ce jour, il marchera continuellement dans les pas d’Arthur afin de le guider au mieux dans ses actes. D’ailleurs, Arthur se distingue par de grandes prouesses dès l’adolescence. La plus marquante de toutes qui le fera entrer dans la légende est bien évidemment lorsqu’il a retiré l’épée d’Uther du rocher. Par ce geste, Arthur prouve qu’il est bien le fils d’Uther Pendragon, et devient roi de Bretagne à son tour. Après son couronnement Arthur Pendragon n’aura de cesse que de s’unir avec les royaumes voisins pour mettre un terme aux invasions saxonnes, instaurer une paix durable et créer une unité nationale.
A travers les légendes d’Arthur et de la Table Ronde, on remarque que la quête menée par le héros est fondamentale aux récits arthuriens, qu’elle soit menée par Arthur lui-même ou par l’un de ses preux d’ailleurs, tout comme elle l’est dans chaque récit de fantasy qui se respecte.
Magie, enchantement, charme, peu importe le nom qu’on lui donne, ces exploits prodigieux sont essentiels pour que la fantasy prenne vie. Cette magie se manifeste à travers des objets ou des hommes qui en sont dotés et leur permet de réaliser des prodiges et d’atteindre ainsi leur but.
Enfin la lutte entre le Bien et le Mal demeure l’élément le plus emblématique de ces textes médiévaux ou fantasy. Ainsi, Arthur et ses chevaliers n’hésitent pas à défendre les femmes en détresse, à combattre des créatures surnaturelles ignobles comme l’hydre ou animaux sauvages assoiffés de sang. En fait, Arthur met tout en œuvre pour tenir les siens sains et saufs comme le ferait n’importe quel héros de fantasy moderne.
A la lumière de la lecture de ce premier tome de La Légende arthurienne, on retrouve donc des éléments communs qui viennent alimenter le corpus fantasy actuel. Ainsi, lorsque l’on parle de Matière de Bretagne, on peut tout aussi bien parler de fantasy arthurienne qui apparaît comme un sous genre fantasy à part entière et qui, si on en croit les rayonnages des littératures de l’Imaginaire dans les librairies, a inspiré plus d’un auteur.
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