A l'instar du Hobbit, Le Silmarillion a également revêtu ses plus beaux atours pour rejoindre la collection collector des classiques de l'Imaginaire, publiés aux éditions Pocket Imaginaire.
La genèse de cet ouvrage remonte aux années 1910 mais, malgré la volonté farouche de J.R.R. Tolkien de le faire publier concomitamment avec Le Seigneur des Anneaux, il essuie un refus de la part de l'éditeur.
Il faudra donc attendre 1977 et un travail acharné de Christopher Tolkien, épaulé par Guy Gavriel Kay pour pouvoir lire Le Silmarillion.
En cette fin d'année 2023, il est donc à nouveau à l'honneur chez Pocket et arbore fièrement une couverture représentant Ered Luin, les Montagnes Bleues qui séparaient au Premier Âge, le Beleriand de l'Eriador. C'est une vraie beauté que l'on doit encore à Nicolas Caminade.
Lu dans le cadre d'un nouveau partenariat avec les éditions Pocket Imaginaire, je remercie Emmanuelle Vonthron pour l'envoi de ce service de presse.
Pour commencer, je dois vous dire que Le Silmarillion, je n'avais pas encore eu l'occasion de le lire dans son entier, juste trois épisodes fondamentaux extraits par Christopher Tolkien et publiés chez Christian Bourgois. En outre, en dépit d'une bibliothèque bien fournie en littérature fantasy, je ne possédais même pas un exemplaire jusqu'à aujourd'hui, alors je suis bien aise d'avoir pu me plonger dans ce long récit et ainsi remettre en perspective Les Enfants de Húrin, Beren et Lúthien et La Chute de Gondolin lus précédemment.
En effet, Le Silmarillion s'attache à retracer la genèse et les Premiers Âges de la Terre du Milieu.
Résumé :
Le livre commence par une présentation de sa mythologie à travers L'Ainulindalë nous présentant la création d'Eä par le dieu Ilúvatar qui, par l'intermédiaire des Ainur et de leurs chants ont donné forme au monde et préparé l'arrivée des Elfes et des Hommes. Parmi ces Ainur, certains ont choisi de rester sur Arda pour en devenir les gardiens. Ils se nomment les Valar et les Maïar. Les premiers sont au nombre de quatorze même s'il en existe un autre répondant au nom de Melkor, rebaptisé Morgoth par les Elfes et dont la sombre destinée sert de fil narratif à l'ensemble des récits constituants Le Silmarillion. Ainsi, le plus gros du livre est occupé par le Quenta Silmarillion qui correspond au long récit des malheurs et des exploits des Elfes autour des précieux joyaux Silmarils jusqu'à la chute de Morgoth. Dans cette partie, les péripéties s'y enchaînent et le ton est nettement plus épique, mobilisant davantage notre attention. On goûte ainsi aux hauts faits de certains et aux méfaits des autres. L'ensemble est aussi passionnant que déroutant. Pour qui a lu Le Hobbit et Le Seigneur des Anneaux, c'est clairement enthousiasmant d'en apprendre plus sur le passé de la Terre du Milieu. Pour autant, ce monde est si foisonnant que l'on s'y perd facilement. On se heurte fréquemment aux trop nombreux protagonistes des différentes histoires et à la difficulté de retenir tous leurs noms. Il faut dire que ces derniers sont parfois complexes.
Mon avis :
Le Silmarillion est le genre d'ouvrage pour lequel il faut revenir dessus à plusieurs reprises. Le lire d'une traite peut être hasardeux pour sa pleine compréhension. Il ne faut donc pas hésiter à se ménager des pauses entre chaque chapitre pour se laisser le temps de l'apprécier pleinement. Certains choisissent d'y picorer des morceaux ici ou là et ils ont sans doute raison. D'ailleurs, cette méthode n'est pas sans rappeler la découpe éditoriale du Silmarillion proposée par Christopher Tolkien pour mettre en lumière certaines histoires.