Les éditions Pocket Imaginaire ont eu la bonne idée de publier simultanément les deux tomes de L'Epée, la Famine et la Peste permettant aux lecteurices d'enchaîner l'histoire sans pause.
Après un coup de cœur pour le premier tome, notamment pour son trio de personnages principaux profondément attachants, je suis donc très contente d'avoir pu enchaîner directement avec la suite.
Lu dans le cadre d'un partenariat avec les éditions Pocket Imaginaire, je remercie Emmanuelle Vonthron pour l'envoi de ce service de presse.
Résumé :
Après leur victoire sur un escadron de l'inquisition, Sulyvahn, Cillian et Erin ont quitté l'ancienne capitale, Irichill pour marcher sur Wavestone et détruire l'inquisition afin de libérer la population de son terrible joug. Mais, Conrad et Lile sont toujours sur leur trace et ils comptent bien les empêcher d'accomplir leur quête. L'affrontement promet, d'ores et déjà, d'être apocalyptique. Alors quel camp va l'emporter ?
Mon avis :
Avec ce volume 2 de L'Épée, la Famine et la Peste, Aurélie Wellenstein joue sur la déstabilisation des lecteurices en changeant de points de vue. En effet, pendant une grande partie du roman, on redécouvre l'histoire à travers le regard de Conrad qui nous partage sa version des faits et ses souvenirs. Ce tome se lit donc en miroir du premier pour à la fois relancer l'histoire et dynamiser la lecture. Mais c'est un procédé qui est aussi utile pour interroger la figure du monstre. Ainsi, dans cette deuxième partie, on marche dans les pas de celui qui est considéré comme l'incarnation du diable par Sulyvahn, Erin et Cillian. Alors qu'eux-mêmes sont catalogués de fléaux à abattre par Conrad. En étant en but aux convictions et aux contradictions de cet inquisiteur, il viendrait presque nous mettre le doute quant à la justesse des motivations des trois autres. C'est à la fois perturbant et intéressant car cela permet à l'autrice de montrer que chacun a sa part de noirceur et peut endosser le rôle de bourreau pour imposer les idées que l'on pense justes. Aussi, la violence n'appelle que la violence et la croyance n'excuse en rien les exactions commises.
Le texte est puissant. Il est comme une déflagration émotionnelle qui empruntent les montagnes russes pour nous en faire voir de toutes les couleurs et clairement retourner nos cerveaux et nos cœurs.
Les personnages sont comme autant de pions sur l'échiquier politique d'une éminence grise qui les manipule à souhait en s'appuyant sur l'adage du diviser pour mieux régner et ainsi servir ses desseins de soif de pouvoir.
Dans ce tome 2, on va donc découvrir des protagonistes sous un jour nouveau bien qu'on les ait détesté dès les premières lignes du diptyque car l'autrice a cette capacité déstabilisante de renverser une situation que l'on pensait pourtant bien connaître. Elle arrive même à nous en faire apprécier certains en dépassant nos idées reçues car nous aussi, avons été trompés par les apparences au même titre que certains personnages.
Le récit est à la fois dur et beau car il parle autant du bon que du mauvais de l'humanité. Au-delà du pire dont elle est capable s'exprimant par le prisme de cette monstruosité désinhibée, elle peut également faire preuve de bonté et être portée par de nobles sentiments tels l'amitié ou l'amour. Ainsi, en sus des clivages qui opposent certains, il y est aussi beaucoup question de liens d'amitié qui s'effilochent sans se rompre complètement. L'autrice questionne aussi la notion de famille en la mettant à l'épreuve du deuil et de la culpabilité. C'est clairement un récit renversant dans lequel on savoure la patte si particulière d'Aurélie Wellenstein. Son style est inimitable, capable d'imagines des mondes grandioses et des destins terriblement tourmentés.
Entre beauté et horreur, elle continue de nous emmener dans des explorations psychologiques forçant à l'introspection et à poser un regard critique sur la société et l'âme humaine. Par l'entremise de son imaginaire, voilà qu'elle nous parle aussi bien de violences conjugales que de harcèlement afin de mettre en lumière ces fléaux qui rongent notre quotidien.
En conclusion :
Impossible de passer à côté de cette signature si atypique quand on aime se plonger dans les littératures de l'Imaginaire. Chacun de ses textes est un véritable coup de poing qui crie une vérité toujours très saisissante.
Fantasy à la Carte
A lire aussi sur le blog, mes avis sur le T.1 de L'Epée, la Famine et la Peste, Les Loups Chantants, Le Désert des Couleurs, Mers Mortes et Le Dieu Oiseau.
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