Célèbre depuis son cycle de Ji, Pierre Grimbert s'est très vite imposé comme un auteur de référence pour la fantasy francophone. Il écrit autant pour la jeunesse que pour un public adulte et a enchaîné de nombreuses séries depuis ses premier succès comme Gonelore, 21 lames ou Dragonia.
Il signe aujourd'hui un nouveau titre plutôt orienté dark fantasy aux éditions Mnémos qui fait d'ailleurs partie de la rentrée de la fantasy.
Lu dans le cadre d'un partenariat avec les éditions Mnémos, je remercie Estelle Hamelin pour l'envoi de ce service de presse.
Le monde des hommes s'effondre, la terre se meurt. Ils sont savants, chevaliers, mercenaires ou monarques, tous ont été désignés comme les champions par leurs pairs pour mener à bien la quête de la dernière chance. Il s'agira pour eux de se rendre au sein de la montagne sacrée afin d'aller trouver les dieux en leur palais souterrain et de les prier de les sauver en empêchant le monde de se disloquer. Fous, désespérés ou superstitieux, ils sont beaucoup à tenter l'aventure mais combien arriveront-ils au bout et surtout combien ressortiront-ils vivants ?
Le Sang des Parangons nous plonge dans une fantasy très sombre qui donne le ton dès les premières pages du roman de par l'univers et l'aventure décrits. En effet, on retrouve l'ensemble des acteurs de la quête au pied de cette montagne où des centaines et des centaines de corps s'amoncellent comme vomis par ce mont sacré. Or, ce décor mortifère qui sert de cadre unique de l'action ne peut augurer qu'une entreprise funeste quant à la suite des événements au sein même du repaire des dieux.
Qui dit exploration souterraine, dit obscurité, passages étroits, parcours labyrinthique infini ou encore hostilité des lieux si déjà occupés, soit autant d’éléments dont Pierre Grimbert se sert pour nourrir l'ambiance angoissante de son roman. D'autant qu'il a même donné à sa montagne une caractéristique fantastique qui donne l'impression aux aventuriers et aux lecteurs qu'un cœur pulse à travers ses parois. Elle exhale une certaine malfaisance qui pèse sur chacun des protagonistes de cette histoire exerçant même des changements sur eux. Plus qu'un simple lieu, cette montagne sacrée dégage une puissante aura à la fois oppressante et fascinante qui en fait une présence omniprésente pour tous ceux qui l'approchent. Ainsi, l'univers décrit touche à l'horrifique interagissant autant avec les peurs les plus profondes qu'avec les plus bas instincts.
Dans Le Sang des Parangons, Pierre Grimbert a fait le choix de chapitres courts où quelques-uns de ses nombreux protagonistes y prennent la parole chacun à leur tour pour nous conter un bout de cette aventure. Ainsi, grâce à ces multiples points de vue exprimés, on apprécie au mieux l'intégralité des enjeux motivant cette quête insensée. Néanmoins, il est difficile de s'appesantir sur un destin en particulier car les personnages sont trop nombreux et certains sont même très fugaces dans l'intrigue pour même espérer retenir leur nom.
L'intérêt est clairement ailleurs car en choisissant de s'appuyer sur une telle galerie de personnages, Pierre Grimbert s'est surtout intéressé à la psychologie humaine lorsque celle-ci se retrouve en but à des situations stressantes et désespérées. Ici, on se fait l'observateur de drames jalonnés par la lâcheté ou le courage, l'héroïsme ou l’égoïsme. Cette aventure souterraine est une mise à l'épreuve pour chacun des parangons, celle de combattre les monstres qui peuplent les galeries de la montagne et celle d'affronter leurs propres démons qui les rongent de l'intérieur. Tous sont motivés par des buts différents : la gloire, la soif de savoir, le sacrifice pour autrui ou encore l'amour filial. En les passant au crible, l'auteur se donne l'occasion de mettre à nu l'âme humaine dans toute sa beauté ou sa laideur.
Sous le vernis d'une épopée de fantasy, Pierre Grimbert se fait surtout l'auteur d'un roman davantage psychologique allant même jusqu'à explorer les confins de la folie.
Avec Le Sang des Parangons, point de fantasy épique comme le cycle de Ji nous avait habitué mais une dark fantasy incisive dont la lecture ne laisse pas totalement indemne.
Avec ce titre, Pierre Grimbert surprendra plus d'un de ses lecteurs, mais quel bonheur de retrouver sa plume ! Rendez-vous en librairie, le 26 août prochain.
Fantasy à la Carte
D'autres avis sont disponibles : L'encre de la magie et David Mzo.
Informations
A lire aussi sur le blog mes avis sur Six Héritiers, Le Serment Orphelin, L'Ombre des Anciens et Le Doyen Éternel (Le cycle Le Secret de Ji).
A retrouver à la librairie L'Antre-Temps pour bénéficier d'une réduction de 5% avec le code promo FANTASYCARTE5.
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