Lorsque l'on apprécie un récit, on ne résiste pas longtemps à lire la suite dès qu'elle se présente. Alors, vous pensez bien que je me ne me suis pas faite priée pour enchaîner avec Les Chiens de Porcelaine, surtout après ma lecture coup de cœur des Brigades du Steam.
Lu dans le cadre d'un partenariat avec les éditions ActuSF, je remercie Jérôme Vincent pour l'envoi de ce service de presse.
Changement de décor pour nos deux célèbres mobilards qui ont momentanément plié bagages, direction Limoges afin de démasquer un groupuscule d'anarchistes et de les empêcher à perpétrer un attentat. Sécurité nationale oblige, les voilà contraints d'infiltrer les rangs de ces réactionnaires afin de comprendre ce qu'ils trament et surtout qui tire les ficelles. Une enquête qui va chatouiller de près la sensibilité de Solange Chardon de Tonnerre et d'Auguste Gnevosi, mais seront-ils pour autant capables de mettre leurs émotions de côté pour empêcher le pire d'arriver ?
Dans Les Chiens de Porcelaine, Etienne Barillier et Cécile Duquenne ont repris les mêmes ingrédients qui ont fait le succès des Brigades du Steam, à savoir l'action, le secret et le complot. D'une simple enquête pour meurtre, Solange Chardon de Tonnerre et Auguste Genevosi sont amenés à mettre à jour des agissements illégaux visant à déstabiliser le pouvoir.
Fort d'une intrigue bien ficelée, ce nouveau roman nous promet de nombreux rebondissements et un suspense maîtrisé. Sur fond de désillusion politique et de colère sociale, Etienne Barillier et Cécile Duquenne nous brossent le portrait de ces citoyens qui fomentent des actions violentes dans l'espoir de se faire entendre, mais sans avoir conscience d'être instrumentalisés par des puissances qui les dépassent.
Avec Les Chiens de Porcelaine, les auteurs signent un nouveau récit coup de poing qui ne manquent pas d'appuyer sur les dysfonctionnements de la société qui perdurent malgré tout au fil des époques.
En outre, par l'entremise de ce bras mécanique dont est pourvu Solange Chardon de Tonnerre depuis l'attentat perpétré au Quai des Orfèvres, deux ans plus tôt, Etienne Barillier et Cécile Duquenne abordent la thématique du handicap. Dans cette nouvelle aventure, Solange va se confronter à d'autres personnes touchées par les mêmes difficultés et la même souffrance qu'elle, du fait de leur atrophie. Des rencontres qui vont la sortir de cette solitude dans laquelle elle s'est enfermée, poussée par le regard moqueur des autres. Objet de curiosité des uns et ridiculisée par les autres, la mobilarde pâtit beaucoup de cette surveillance médiatique qui la met mal à l'aise et lui renvoie perpétuellement à son anormalité. Touchée au plus profond d'elle-même par la tournure que prend son investigation, elle va percevoir pendant un court instant l'image d'une autre société, plus inclusive, plus juste et moins discriminante. Une utopie sans doute, celle d'un homme meurtri dans sa chair qui rêve d'un monde dominé par un humain amélioré.
Aussi, Les Chiens de Porcelaine interroge autour du relationnel entre l'homme et la machine, la place que cette dernière prend dans la vie humaine et comment les deux peuvent s’accommoder dans ce monde en perpétuelle évolution.
Dans ce second volet, les auteurs ont également fait un gros travail autour de leurs personnages. En effet, ils ont pris le temps d'explorer plus en profondeur la personnalité de chacun. Ainsi, on découvre une nouvelle facette, clairement plus humaine, de Solange Chardon de Tonnerre qui nous avait plutôt montré dans Les Brigades du Steam, l'image d'une femme d'action frondeuse. Ici, les auteurs se sont surtout intéressés à la femme qui se cache sous l'armure de la policière. Aussi, au fil des chapitres, on prend conscience des doutes qui l'habitent autour de ce qu'elle est depuis qu'on lui a greffé ce bras mécanique. A ses yeux, il est autant une force qu'un poids. Grâce à lui, elle s'est forgée une légende car il lui confère une supériorité incontestable même si elle se heurte également à ses limites, d'autant qu'elle subit un manque de moyen qui lui permettrait d'améliorer ce prototype. Autant dans Les Brigades du Steam, elle est prise par l'imminence du danger qui la pousse à foncer tête baissée dans l'action, autant dans ce tome 2, le deuil de son bras et de sa normalité perdue lui reviennent en pleine figure comme un boomerang. Elle doit accuser le coup et se redéfinir en tant qu'individu.
Quant à Auguste Genevosi, il conserve toujours sa grande sensibilité. Bien qu'il ait pris de l'assurance depuis sa toute première mission, Auguste continue de porter de belles valeurs d'amitié, de solidarité et de générosité. Malgré son inexpérience, il seconde au mieux sa supérieure afin d'assurer ses arrières. La relation qui les lie est extrêmement touchante. C'est également là que réside la force de ces personnages car elle puise dans l'authenticité que ce tandem dégage. Personnellement, je trouve que c'est un régal de les suivre car ils savent nous tirer les larmes ou nous dessiner un sourire au bon moment.
En somme, c'est un roman admirablement bien écrit car tout y est mené avec finesse, précision et cohérence. Le rythme est soutenu, les péripéties nombreuses et pertinentes. Et quel final insoutenable, je tremble que les auteurs s'arrêtent là. Alors ActuSF, rassure-moi une suite est prévue ?
Fantasy à la Carte
A lire sur le blog mon avis sur le tome 1, Les Brigades du Steam.
Informations
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