Avec Les Dévastés, J.J. Amaworo Wilson signe un premier roman, à la croisée des imaginaires, aussi puissant qu'original.
Lu dans le cadre d'un partenariat avec Les Moutons électriques, je les remercie pour l'envoi de ce service de presse.
Dans Les Dévastés, on plonge dans le quotidien de Nacho Morales et des six cents âmes qu'il entraîne dans son sillage. Érudit au corps atrophié, Nacho a l'idée d'investir une tour de 60 étages, depuis longtemps abandonnée. Dans ce squat gigantesque, des familles errantes vont trouver refuge. Contre vents et marées, le lieu va reprendre vie. Mais très vite, ceux que l'on appelle "les Dévastés" devront braver les éléments, des politiciens mafieux, une armée corrompue et bien d'autres dangers encore. Mais tous ont confiance car l'exceptionnel Nacho les protège. Quant au principal intéressé, il est plutôt dans le doute permanent car qui peut vraiment prédire l'avenir ?
Inspiré par un fait réel, le squat vertical de Caracas au Vénézuela, J.J. Amaworo Wilson a laissé son imagination vagabonder autour d'une vie réinventée dans ce lieu emprunté. Sous la férule d'un homme, prophète ou faiseur, une société est recréé. Nacho est un être singulier, un utopiste qui souhaite donner une visibilité aux oubliés. C'est pourquoi, il voit dans la Tour des Torres, l'occasion pour ces centaines de vagabonds de ré-appartenir à une communauté, en quittant la rue afin de retrouver une humanité.
Au fil des chapitres, on découvre en Nacho, un être complexe et torturé. Profondément humaniste, il se sent investi d'une mission. Il est mystifié, on lui prête même la réalisation de miracles. Polyglotte et instruit, il n'aurait aucun mal à s'intégrer dans les hautes sphères de la société. Pourtant, il n'en fait rien, préférant tendre la main, partager son savoir et aider son prochain. Héros incroyable qui, au fil de ses rencontres, met en lumière une multitude d'autres destins. En effet, autour de lui s'agitent de nombreuses vies qu'il nous partage sous la forme d'un kaléidoscope d'histoires qui viennent enrichir ce récit étonnant et polyphonique.
Les Dévastés se déroule dans la mégalopole fictive de Favelada qui a beaucoup de similitudes avec certaines villes d'Amérique du Sud. Ici aussi les cartels font la loi et les minorités pauvres sont abandonnées à leur sort. J.J. Amaworo Wilson met en exergue une société impitoyable et cruelle vis à vis de ceux qui ne comptent pas aux yeux des dirigeants.
Mais derrière ce squat se cachent aussi l'espoir, la solidarité, l'amitié et l'amour portés par ces hommes et ces femmes qui se retrouvent pour refaire société.
On ressort finalement complètement chamboulé de cette lecture qui nous remue profondément.
En outre, pour ajouter à la fascination qu'exerce déjà ce récit, l'auteur l'a également agrémenté d'une dimension ésotérique. En effet, Nacho est parfois témoin de phénomènes étranges, teintés de notes fantastiques. Il faut dire que le sort semble souvent s'acharner sur cette communauté cosmopolite. Or, comment ne pas voir une intervention divine dans cette pluie torrentielle et infinie ainsi que dans cette invasion de libellules qui se sont, tour à tour, abattues sur eux. Et que dire de cette meute de loups subitement venue les sauver du destin funeste que leur réservaient des soldats corrompus.
Dans Les Dévastés, l'auteur nous entraîne dans une quête héroïque où finalement le merveilleux n'est jamais loin.
Connoté tantôt fantasy, tantôt post-apocalyptique, Les Dévastés est un roman engagé, social et sociétal très âpre dans lequel l'auteur s'attaque à des thématiques fortes telles le mépris de classes, l'injustice ou encore la corruption.
Sous cette plume, on est transportés par cette histoire qui ne laisse pas indifférent. Finalement, avec J.J. Amaworo Wilson, l'imaginaire explore d'autres chemins. C'est clairement une claque littéraire !
Fantasy à la Carte
Informations
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire