Chez Mu, ce Mois de l'Imaginaire 2022, c'est l'occasion de donner la parole à une nouvelle voix de l'imaginaire francophone. Il s'agit d'Antoine Ducharme qui, avec L'Âme du Chien, signe un premier récit atypique et mordant.
Lu dans le cadre d'un partenariat, je remercie les éditions Mnémos pour l'envoi de ce service de presse.
A Salabanka, celui que l'on surnomme le cavalier aux poings de colère a conquis bien des terres et tué de nombreux ennemis. Son nom suscite la crainte chez les uns et le respect chez les autres. Pourtant, en dépit de ses nombreuses victoires, une résistance demeure alors l'oracle lui conseille de rengainer son épée et de se chercher un champion. En effet, la lumière a parlé et c'est le guerrier à l'âme de chien qui devra livrer bataille en son nom et accomplir ainsi son destin. Qui sera cet homme ? Et peut-on réellement faire confiance aux augures pour voir juste ?
L'Âme du Chien est un récit guerrier qui nous conte le destin de deux hommes liés par une prophétie. C'est un univers épuré dont on ne sait que peu de choses si ce n'est qu'il est âpre et aride. Ce livre nous parle donc de la conquête d'un homme dont le destin a été prophétisé. Ainsi, la fantasy d'Antoine Ducharme casse les codes du genre en ne lui conservant finalement que quelques éléments à l'image de la divination, matérialisant ici l'incontournable magie, intrinsèque à cette littérature. De même que ce texte s'axe autour de la ferveur des combats, rappelant ainsi le modèle de l'épopée. Enfin, la construction narrative du livre emprunte beaucoup au conte dans sa musicalité.
Pourtant, L'Âme du Chien est un roman déconcertant. Déjà, il n'est pas le témoignage des aventures de deux héros qui lutteraient contre le mal pour le bien commun. Au contraire, ici il est plutôt question d'un homme qui cherche à asseoir son pouvoir en menant une croisade sanglante grâce à l'abnégation et à la fidélité d'un autre dont le but se résumerait à la gloire de son maître. En se concentrant sur ces deux protagonistes, Antoine Ducharme livre un récit intimiste qui attache son lectorat à deux êtres singuliers. Au fil des pages, on éprouve leur relation qui passe de l'admiration pour l'un et un espoir pour l'autre à un détachement et une déconvenue.
Court, nerveux et plein de fureur, L'Âme du Chien capte immédiatement l'attention en ne laissant finalement aucun répit à ses personnages ni à ses lecteurs.
Si Alandros a tout, Klane, lui, n'a rien. Fils de personne, il incarne le parfait héraut pour mener à bien la quête sanguinaire de son maître. Point d'attache pour Klane qui prend les armes, tel un automate pour le triomphe de celui qu'il loue en secret de lui avoir donner un but. Tout du moins jusqu'à sa mise en échec qui va l'amener à réfléchir et à voir les choses autrement. Quant à Alandros, il est littéralement galvanisé par ses nombreuses victoires au point de tomber dans la démesure, tout en ignorant le danger qui le guette. Voici deux hommes à l'opposé liés par un même destin mais qui au final, emprunterons des chemins différents.
L'Âme du Chien nous rappelle que tout n'est pas écrit d'avance ni n'est inéluctable, que le courage et la force ne font pas le héros et qu'une gloire auréolée de violence a toujours un goût de cendre.
Point de magie mais un récit épique et une plume stylisée pour la lecture d'une traite d'un roman qui marquera sans doute les esprits. Rendez-vous en librairies le 14 octobre prochain.
Fantasy à la Carte
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