L'influence du "gaming" à la littérature

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31/10/2024

J.R.R. Tolkien, Les Étymologies, éditions Pocket Imaginaire

J.R.R. Tolkien, Les Étymologies, éditions Pocket Imaginaire 

Alors que les éditions Pocket Imaginaire sont en pleine refonte de leur chartre graphique, ils en profitent pour rééditer l'intégralité de l'œuvre de J.R.R. Tolkien

Ainsi toutes les couvertures sont signées par Nicolas Carminade et le rendu est juste magnifique.

Après les très belles éditions du Silmarillion et du Hobbit en 2023, ils poursuivent, notamment, cette année avec Les Étymologies. C'est un ouvrage qui va intéresser les grands amateurs de l'univers de J.R.R. Tolkien, particulièrement ceux qui sont sensibles à la linguistique, d'autant que celle-ci a une grande influence sur la construction de la Terre du Milieu. 

Lu dans le cadre d'un partenariat avec les éditions Pocket Imaginaire, je remercie Emmanuelle Vonthron pour l'envoi de ce service de presse.

Il est à noter que Les Étymologies correspond à un extrait du cinquième volume de L'Histoire de La Terre du Milieu qui regroupe Les Contes Perdus, Les Lais de Bélériand, La Formation de La Terre du Milieu et La Route Perdue. Toutefois, cette version est plus complète que celle publiée au Royaume-Unis grâce à Christopher Tolkien qui a accepté de voir cet ouvrage être réédité de manière indépendante avec l'insertion de quelques corrections.

En outre, cet ouvrage a pu voir le jour grâce au travail minutieux de Christopher Tolkien dont on retrouve d'ailleurs un long texte introductif en début de livre. Il revient notamment sur la genèse des langues inventées par son père, initialement conçues pour incarner une histoire, celle des Elfes. Toutefois, il ne prétend pas ici créer un dictionnaire listant tout le vocabulaire imaginé par J.R.R. Tolkien mais propose plutôt un dictionnaire étymologique traitant des relations avec les mots car c'est ainsi que son père voyait les choses.

Les Étymologies est un ouvrage pensé comme un complément utile à l'étude des textes narratifs de J.R.R. Tolkien. 

Clairement, Les Étymologies nous apparait comme un outil très intéressant pour qui porterait une attention particulière à l'évolution des noms et des langues utilisés par J.R.R. Tolkien au fil des versions de ses différentes histoires. 

Avec Les Étymologies, on touche au cœur de la création de La Terre du Milieu, à la matière qui animait le philologue qu'était J.R.R. Tolkien. 

Ce livre ne plaira sans doute pas à tout le monde, pour autant il demeure un formidable élément de compréhension de l'œuvre de J.R.R. Tolkien. 

Avec les fêtes de fin d'année qui approchent, il pourra donc être glissé sous le sapin des admirateurs les plus curieux du maître de la fantasy.

Fantasy à la Carte

A lire sur le blog, mes avis sur : Le Silmarillion, Le Hobbit, Les Enfants de Hurin, La Chute de Gondolin et Beren et Luthien.

Informations

J.R.R. Tolkien
Les Étymologies
9782266341417
160 pages
Editions Pocket Imaginaire

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27/10/2024

Emmanuel Chastellière, Souveraine du Coronado, éditions Critic

Emmanuel Chastellière, Souveraine du Coronado, éditions Critic

Au fil de ses publications, Emmanuel Chastellière s'est imposé comme un nom incontournable des littératures de l'imaginaire francophone. 

Après avoir eu un coup de cœur pour L'Empire du Léopard et particulièrement, La Piste des Cendres, le voir signer un nouvel opus prenant cadre dans cet univers m'enchante énormément. 

Lu dans le cadre d'un partenariat avec les éditions Critic, je remercie Éric Marcelin pour l'envoi de ce service de presse. 

Résumé :

Alors que le Nouveau-Coronado  s'apprête à être vendu aux enchères, une série de meurtres sanglants visant les plus nantis secoue la colonie. C'est à Ferran et à son équipier de mener cette délicate enquête d'autant que les esprits s'échauffent vite. Pendant ce temps, le juge-mage Ochozias emprunte des chemins de traverse pour mener sa propre quête. Séduit par les propos d'un prisonnier promettant l'accès à la vie éternelle, le voici embarqué dans une expédition sur la trace des anciens dieux et à l'issue incertaine. Dans un monde au bord du chaos, nul ne peut donc présager de l'avenir. 

Mon avis :

Avec Souveraine du Coronado, Emmanuel Chastellière nous propose une dernière incursion au cœur de son univers de la Lune d'Or. Il a choisi pour cadre la colonie du Nouveau-Coronado au moment où celle-ci est mise aux enchères. Le climat avec les locaux est donc tendu et la moindre étincelle risque de mettre le feu aux poudres. Or, une série d'assassinats rituels est perpétrée menaçant de faire voler en éclats la paix apparente des lieux en suscitant la peur et la colère. Emmanuel Chastellière a donc introduit des meurtres sacrificiels à caractère ésotérique afin de renouer avec les créatures féériques rencontrées dans les livres précédents. Le temps a passé depuis la première aventure puisque nous sommes au XXe siècle. En dépit d'une évangélisation forcée visant à étouffer les anciennes croyances, celles-ci reviennent en force et sont même le moteur de la rébellion contre le colon qui non content d'avoir investi la terre des autres, se permet d'en disposer à sa guise et de souhaiter la vendre. 

Ainsi, Souveraine du Coronado se pare des couleurs de la fantasy auquel l'auteur a ajouté une pointe de thriller à travers cette vague de crimes à élucider.

En outre, vu le caractère innommable des meurtres, on peut également parler d'ambiance horrifique d'autant que la terreur règne en ces lieux. Emmanuel Chastellière poursuit l'exploration de son riche univers en jouant sur les émotions de ses lecteurs. L'intrigue est une nouvelle fois très riche. Il est notamment question de révolte populaire en réponse à la spoliation de leur terre et à l'intolérance religieuse subie. L'auteur introduit dans son texte des thématiques tournant autour de l'amitié, de la force des liens familiaux mais aussi du deuil, notamment celui de la perte d'un enfant. 

Comme pour chaque roman d'Emmanuel Chastellière, le récit est très soigné. Il faut dire qu'il a toujours à cœur de porter des univers fouillés et des histoires prenantes. 

L'autre atout de cette plume est de créer des personnages féminins de grande qualité. Souveraine du Coronado ne fait d'ailleurs pas exception car pour ma part, ce n'est ni Ferran ni Ochozias qui emportent ma préférence mais plutôt Coré, Denna et Aitana. En effet, on est à nouveau face à trois portraits de femmes fortes qui se révèlent être les vraies héroïnes de cet opus. Badasses, courageuses et frondeuses, elles rendent l'histoire plus intense.

Pour conclure :

Emmanuel Chastellière sait y faire pour nous livrer un texte très qualitatif autant du point de vue de l'action que de la complexité de ses protagonistes. Toutefois Souveraine du Coronado ne détrône pas La Piste des Cendres, un roman qui demeure cher à mon cœur. Pour autant, c'est un très bon livre qui vous emmène dans l'exploration d'un autre rivage et j'en suis sûre, il saura vous captiver.

Fantasy à la Carte

A lire sur le blog mes avis sur L'Empire du Léopard, La Piste des Cendres, Céléstopol, Céléstopol 1922

Informations

Emmanuel Chastellière
Souveraine du Coronado
9782375793107
560 pages
Editions Critic

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16/10/2024

Liz E. Myers, Quiches, Acrylique et Fantômes butés, T.1, The Art of Flowers, Phenix Society

Liz E. Myers, Quiches, Acrylique et Fantômes butés, T.1, The Art of Flowers, Phenix Society 

Autrice d'Imaginaire, Liz E. Myers enchaîne les titres d'urban fantasy  mêlant le contemporain à des notes fantastiques pour réenchanter notre présent. 

Elle est l'invitée du prochain "Mois de" de Book en Stock, ce qui me donne l'occasion de faire connaissance avec cette signature que je ne connaissais pas encore.

Lu dans le cadre d'un partenariat avec Book en Stock, je remercie Dupinette et Emma Phooka d'avoir accepté ma candidature, ainsi que Liz E. Myers pour l'envoi de ce service de presse dédicacé. 

Au milieu de sa bibliographie qui commence à bien se remplir, mon choix s'est porté sur son dernier roman, The Art of Flowers car le pitch m'a de suite attiré.

Résumé :

Cela fait 3 ans que Capucine est retournée vivre dans sa ville natale. Elle y a ouvert un café librairie. Avec le printemps, c'est le retour du festival des fleurs, un grand évènement qui attire beaucoup de touristes et est l'occasion pour les commerçants locaux d'améliorer leur chiffre d'affaires. Justement cette année Capucine a embauché un apprenti pour l'aider. Elle compte  notamment sur son physique avenant pour tripler sa clientèle, notamment féminine. Une stratégie qui aurait pu fonctionner si tout n'était pas mal partie dès le départ avec son employé. Or, comme si cela ne suffisait pas, voilà qu'un crime est perpétré. Rien ne va donc plus à Flowers. 

Mon avis :

Avec Quiches, Acrylique et Fantômes butés, Liz E. Myers signe un premier tome d'une saga de cosy mystery teintée de fantastique. On y retrouve les éléments incontournables du genre, le cadre idyllique d'une petite bourgade, le décor d'un café librairie ou salon de thé, une série de meurtres non sanglants à laquelle le ou la protagoniste principal est associé bien involontairement et une petite romance qui se dessine en filigrane de l'intrigue.

A cela Liz E. Myers a ajouté une dimension onirique qui prend la forme du don de divination de son héroïne qui voit et communique avec les défunts. Dès le début du récit, elle est parasitée par un esprit qui la supplie de faire ouvrir une enquête sur son décès. En effet, celui-ci a trouvé la mort lors de l'incendie criminel de la grange d'un notable. Puis, un second meurtre est perpétré perturbant le bon déroulé des festivités et la tranquillité de Capucine. Voilà qui donne un ton ubuesque à l'aventure promettant d'être quelque peu rocambolesque. 

Aussi, on est autant titillé par l'aspect mystérieux des meurtres que par les joutes verbales entre certains personnages. 

Liz E. Myers nous emmène progressivement vers un triangle amoureux dans lequel l'héroïne est propulsée bien malgré elle. Entre les non-dits du passé, la révélation de personnalités plus complexes et le danger qui rôde dans la ville, tout se met en place pour créer une tension et qui sait, peut-être faire surgir la passion. 

Au-delà du ton léger à travers certaines situations désopilantes, The Art of Flowers nous parle de famille et d'amitié en explorant le relationnel dans ses difficultés ainsi que les traumatismes familiaux. 

C'est un texte drôle et bien écrit qui fait le job car on passe un excellent moment en le lisant. De plus, l'autrice a soigné autant le fond que la forme puisqu'elle nous le propose dans le très bel écrin d'un relié à la mise en page bien faite et auréolée d'en-têtes de chapitres fort à-propos. L'objet livre est une vraie réussite et c'est un vrai plaisir que de l'avoir entre les mains. 

Liz E. Myers s'appuie sur un excellent trio de protagonistes pour porter son intrigue. Il y a Capucine. Jeune femme indépendante, entrepreneuse qui a mis toutes les chances de son côté pour réussir sa saison. Bien qu'elle entretient une relation houleuse avec sa mère, elle demeure très pétillante et se révèle pleine d'audace pour surmonter les difficultés que la vie lui a réservées. Elle va vite se retrouver dépassée par son petit stratagème commercial et se retrouver confrontée à un jeu de séduction plus engageant que prévu. A ses côtés se tiennent deux hommes bien différent l'un de l'autre. Il y a d'abord Asher qui cache derrière son physique avantageux une vraie profondeur. Il se révèle être un véritable ami, une épaule solide sur laquelle se reposer, pour Capucine même si cela n'était pas flagrant au début de leur histoire. Quant à Tim, derrière son caractère ombrageux et renfrogné du fait de son passif avec Capucine se cache un esprit chevaleresque qui promet quelques situations savoureuses. 

Pour conclure :

Avec The Art of Flowers, Liz E. Myers signe un texte drôle, tendre et captivant. C'est clairement un coup de cœur pour moi car j'attends déjà la suite avec grande impatience. Retenez bien ce nom car c'est une signature qui mérite qu'on s'y intéresse de très près. Merci à Dup et Phooka pour la découverte, je suis aux anges.

Fantasy à la Carte

Informations

Liz E. Myers
Quiches, Acrylique et Fantômes butés
T.1
The Art of Flowers
Phenix Society

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13/10/2024

Aurélie Haderlé, Malemort, collection Bad Wolf, éditions ActuSF

Aurélie Haderlé, Malemort, éditions ActuSF 

Aurélie Haderlé est une autrice française qui apprécie autant les littératures de l'Imaginaire que la romance ou le roman régionaliste. 

Après une premières incursion au sein de la mythologie nordique, elle réitère l'expérience et nous propose un nouveau titre intitulé Malemort qui est sorti en septembre dernier chez Les Nouvelles éditions ActuSF

Lu dans le cadre d'un partenariat avec Les Nouvelles éditions ActuSF, je remercie Jérôme Vincent de m'avoir envoyé ce service de presse dédicacé. 

Résumé :

Après le meurtre de son mari et la mise à sac de son village, la chamane Gyda n'a pas d'autre choix que de s'enfuir en emportant avec elle l'un de ses fils, le seul qu'elle a pu sauver. Elle a trouvé refuge au cœur de la forêt et a décidé d'ôter tous les souvenirs à son fils dans le but de le protéger. Seulement, on échappe pas si facilement à son destin. Rattrapé par son passé, Roderik s'est lancé dans une croisade afin de combler les zones d'ombre de sa mémoire et honorer les siens.

Mon avis :

Malemort prend cadre au Xe siècle en Norvège à la période charnière où le christianisme prend le pas sur les anciennes croyances sous le règne d'Olaf Ier. C'est suite au meurtre du jarl Hakon Sigurdsson qu'il s'empare de la Norvège et entreprend la christianisation forcée du pays, en dépit de la forte résistance que les Vikings lui oppose. On lui attribue notamment la construction de la première église de Norvège, en 995 et la fondation de la ville de Trondheim. 

L'autrice va s'appuyer sur ce contexte houleux piqué de grandes tensions pour nourrir son intrigue. Ainsi, à la cour d'Olaf, alors qu'un homme d'Eglise est présent, un certain proche du roi insiste pour conter une saga légendaire à la manière de la plus célèbre des pays nordiques, la Völsunga. C'est l'occasion pour Aurélie Haderlé de revisiter la mythologie viking qui vient colorer son univers d'un puissant onirisme. En effet, la magie qui habite les pages de ce roman est liée à Odin pour ce qu'il représente car il est le dieu de la guerre. N'oublions pas que les Vikings perçoivent la vie comme un champ de bataille où la bravoure et l'honneur sont primordiaux. Leur destin est choisi par les Nornes et tous aspirent à rejoindre le Valhalla, le paradis des guerriers morts honorablement au combat grâce à l'intervention des Valkyries qui viennent les chercher afin qu'ils participent à l'ultime bataille dit le Ragnarök sous la houlette de leur dieu tutélaire Odin. Or, l'autrice réinvestit ces éléments majeurs de cette mythologie en nous immergeant notamment dans une quête de vengeance nécessaire pour permettre à de nobles guerriers lâchement assassinés de trouver le chemin de leur Eden.

Au fil des pages les rencontres avec les créatures merveilleuses se succèdent. La forêt est ici un lieu enchanté, fief d'une sorcière qui maintient son petit monde captif d'un charme. Ensorcellement qui peut d'ailleurs être rompu par le toucher d'un objet en fer rappelant ainsi la croyance que le fer ou l'acier effrayaient ces figures et créatures mythologiques. 

Plus qu'une histoire de revanche, Aurélie Haderlé a tissé son texte autour d'une quête d'identité en mettant également en lumière le poids du destin. C'est une notion fondamentale pour les nordiques et a donc clairement toute sa place ici. On ne peut y échapper en dépit des détours que la vie nous fait emprunter, celui-ci demeure inéluctable. Derrière ce roman d'aventure, l'autrice évoque  l'importance des liens familiaux et de ses racines pour la construction de soi et la projection vers son futur. 

Enfin, Malemort parle sans surprise de la mort et se pare donc d'une dimension philosophique, à travers notamment le respect dû aux défunts. Pour les Vikings, la mort n'est qu'un état mais pas une fin en soi. L'existence n'est qu'un éternel recommencement. 

Ce roman est donc riche à plus d'un titre. Il s'appuie sur une communauté de héros dont la naissance a été annoncée par les Dises. Ils ont un rôle majeur pour écrire la destinée d'une nation à pleine mutation. Roderik est un personnage intéressant qui va être quelque peu malmené et dont l'oblitération des souvenirs va le conduire à emprunter des chemins de traverse avant d'embrasser sa destinée.

Pour conclure :

Le récit est d'une grande fluidité, très plaisant à lire d'autant qu'on est sur de la fantasy nordique qui s'accorde finalement parfaitement à cette période automnale. Il n'y a donc plus qu'à, n'est-ce pas ? 

Fantasy à la Carte

Informations

Aurélie Haderlé
Malemort
Collection Bad Wolf
9782376866572
328 pages
Editions ActuSF 

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09/10/2024

Laurent Queyssi, Big Sur, éditions 1115

Laurent Queyssi, Big Sur, éditions 1115

Romancier, scénariste de bandes dessinées et traducteur, Laurent Queyssi est un touche-à-tout dont la bibliographie déjà bien fournie compte une dizaine de romans, une vingtaine de nouvelles, deux essais et une dizaine de bandes dessinées. 

Sa dernière novella intitulée Big Sur vient de paraître aux éditions 1115. 

Lu dans le cadre d'un partenariat avec les éditions 1115, je remercie Frédéric Dupuy pour l'envoi de ce service de presse qui me donne l'occasion de découvrir une plume que je ne connaissais pas encore.

Résumé :  

Lasse d'enchaîner manuscrit sur manuscrit avec plus ou moins de succès, Scott Pulver a perdu l'inspiration. N'arrivant pas à terminer son roman en cours, il compte bien informer son éditeur de son souhait de raccrocher. Seulement le patron de Fiction press ne veut rien entendre et le renvoie chez lui avec une semaine de délai supplémentaire pour terminer son livre. Or, en sortant il se heurte à deux malotrus à la mine patibulaire. L'incident aurait pu s'arrêter là  sauf qu'arrivé au pied de l'immeuble, il se retrouve face à son éditeur écrasé à ses pieds après avoir été défénestré. Dès lors pour Scott Pulver, l'heure est à l'urgence de se mettre à l'abri avec sa famille. Mais sera-t-il seulement en sécurité quelque part ?

Mon avis :

Big Sur est une novella qui mêle les trois ingrédients favoris de Laurent Queyssi, à savoir la science-fiction, le thriller et l'horreur. 

Big Sur est un conte moderne qui nous plonge dans les difficultés d'un auteur en mal d'inspiration et rattrapé par des problèmes personnels. Véritable road trip au cours duquel le personnage principal tente d'échapper à ses poursuivants, deux malfrats qui ne souhaitent qu'une chose : éliminer le témoin gênant qu'il représente. Voilà de quoi donner du rythme au texte avec un protagoniste qui sillonne l'Amérique jusqu'à atteindre le ville de Big Sur où il s'est mis en tête de remettre le manuscrit qu'il est en train d'écrire à un ami éditeur. 

Chemin faisant, les rencontres fantasmagoriques vont se multiplier. En effet, monstres, zombies, créatures démoniaques se succèdent pour mettre des bâtons dans les roues de Scott Pulver. 

Tantôt ubuesque, tantôt horrifique, l'imaginaire de Laurent Queyssi est pour le moins baroque et nous livre une aventure hors normes. 

Néanmoins, en dépit du ton décalé de sa novella, l'auteur a ponctué son texte de thématiques sérieuses et de sujets d'actualité. En effet, en choisissant de mettre en scène un écrivain comme personnage principal, Laurent Queyssi met surtout en lumière le statut très précaire de cette profession en rappelant sa maigre rémunération et son positionnement en bout de chaîne du livre bien qu'il soit à l'origine dudit produit. Une réalité portée par quelques auteurs sur le devant de la scène médiatique qui se battent pour bouger les lignes et obtenir enfin une amélioration notable des conditions d'exercice de cette profession. 

En outre, l'auteur évoque également le sujet délicat de la maladie et du déni que celle-ci peut parfois susciter chez certaines personnes. Il met en exergue le refus de se reconnaître malade et peut-être condamné choisissant de facto la fuite en avant. En cela, ce texte se teinte d'une certaine gravité dans le ton à travers ce personnage en souffrance qui va passer par plusieurs phases psychologiquement difficiles, à savoir le déni, le repli sur soi puis l'acceptation. 

Derrière un humour cocasse, Laurent Queyssi signe un texte fouillé qui explore la psyché humaine lorsqu'elle est confrontée à des drames personnels bouleversants. 

La lecture de Big Sur m'a donc permis de découvrir une signature de l'imaginaire que je n'avais pas encore eu l'occasion de lire, même si ce nom ne m'était pas totalement inconnu. 

C'est une novella étonnante, pleine de rebondissements et de bifurcations qui laissent un peu les lecteurs sans voix car tout prend une tournure des plus inattendues. 

Pour conclure :

Que vous connaissez ou non l'auteur, si vous avez envie de vous plonger un moment dans une histoire divertissante, cette novella vous comblera, j'en suis certaine.

Fantasy à la Carte

Informations

Laurent Queyssi
Big Sur
9782385630294
136 pages
Editions 1115

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