28/08/2024

Fabien Cerutti, Kosigan, un printemps de sang, éditions Mnémos

Fabien Cerutti, Kosigan, un printemps de sang, éditions Mnémos 

La publication de Kosigan, un printemps de sang signe le retour du célèbre bâtard de Kosigan qui s'est fort bien illustré dans la première tétralogie (composée de L'Ombre du pouvoir, Le Fou prend le Roi, Le Marteau des Sorcières et Le Testament d'involution) de Fabien Cerutti. 

Ainsi, pour notre plus grand plaisir, l'auteur n'en a pas encore fini avec son impertinent Pierre Cordwain et lui a concocté une reprise de service des plus explosifs.

Lu dans le cadre d'un partenariat avec les éditions Mnémos, je remercie Estelle Hamelin pour l'envoi de ce service de presse. 

Résumé :

Après avoir cédé le commandement de sa compagnie à son second Gérard de Ray, Pierre Cordwain a repris le chemin de sa Bourgogne natale. Officiellement, il veut arracher la vérité sur ses origines à son oncle, Borogar de Kosigan avant qu'il ne trépasse car on le dit très malade, officieusement il souhaite être dans le coin si d'aventure il arrivait malheur aux suivants de la lignée lui laissant le champ libre pour prendre la tête du comté. Bien que disposant d'un sauf-conduit signé par le responsable de la Garde, on ne lui fait pas pour autant un bon accueil et se retrouve enrôlé à devoir jouer les espions dans le comté voisin d'Albret pour prouver sa bonne foi. Chargé d'approcher en toute discrétion son cousin Wenceslas qui est le suivant sur la liste des héritiers pour l'empêcher de faire une mésalliance qui le mettrait en danger. Sur place les imprévus se succèdent obligeant Pierre Cordwain à louvoyer entre les intrigues des puissants pour une fois encore sauver sa tête. La chance sera-t-elle de son côté ? 

Mon avis :

Kosigan, un printemps de sang est une fantasy historique où l'univers est pensé comme une variante de l'Histoire imprégnée de magie. Fabien Cerutti nous propulse cette fois-ci en 1365 dans le puissant duché de Bourgogne contrôlé par Philippe le Hardi depuis qu'il l'a reçu en donation des mains de son père, le roi Jean II le Bon. Sous son ère, les bases de l'Etat bourguignon sont jetées qui à son apogée se dresse même en rival du royaume de France. Or, Fabien Cerutti se sert de ces rivalités où le comté de Bourgogne est une épine dans le pied du roi de France, Charles V qui se retrouve pris en tenaille entre l'hégémonie anglaise et cette puissante principauté bourguignonne. C'est pourquoi le souverain français s'est adjoint le soutien des peuples anciens à travers un certain abbé Nirdrym afin d'étendre son influence et de mettre enfin un terme à la menace anglaise. Aussi entre ces lignes les comtés d'Albret et de Kosigan appartenant jusque-là à des bannerets de Philippe le Hardi deviennent le théâtre d'affrontements sanglants, d'assassinats et de complots politiques car disputées par les deux puissances en présence. Sous la houlette de cet abbé Nirdrym présenté comme le frère de Merlin, orcs, elfes noirs, ogres et même un dragon marchent sous ses ordres dans l'espoir de restaurer le monde ancien sur le dieu crucifié de Rome. Derrière ce double du légendaire mage, l'auteur explore la figure sombre pleine de ruses  et de tromperies endossée parfois par l'enchanteur. Ici, Nirdrym est un être inquiétant et redoutable qui ne recule devant aucun sacrifice pour mener à bien sa quête. 

Ainsi, personnalités historiques et créatures merveilleuses voient leurs destins se mêler à des intrigues politiques parfaitement bien ficelées. 

L'imaginaire de Fabien Cerutti est tout bonnement fabuleux. Il a trouvé l'accord parfait pour créer l'alchimie entre son monde et les lecteurs. 

La magie s'exprime par l'intermédiaire de la Source avec laquelle les détenteurs de pouvoir interagissent. Ceux-ci disposent d'ailleurs d'un sang-noir faisant d'eux des êtres à part. Mais celui-ci est loin d'avoir révéler tous ses secrets et son potentiel puisque Pierre Cordwain cherche encore à en connaître ses limites. 

A l'instar de ses précédents romans, l'auteur nous a concocté une nouvelle intrigue extrêmement bien rythmée qui alterne les points de vue de Pierre Cordwain et Dùnevia Illavaëlle. Les chapitres sont courts et incisifs pour maintenir le lecteur dans un suspense palpitant. Le récit est très immersif et donne l'impression de l'avoir quitté la veille tellement on s'attache avec facilité à ses protagonistes hauts en couleurs. Le cynisme et l'humour de Pierre Cordwain en font un personnage irrésistible. Ici, il a abandonné l'identité de mercenaire pour celui d'un homme cherchant à retrouver les bonnes grâces de la famille qui l'a rejeté. Il est à la fois touchant et machiavélique car on ne refait pas sa nature, n'est ce pas ! On va le suivre dans la quête de ses origines qui va l'amener une nouvelle fois sur les chemins tortueux du pouvoir. Son charisme lui vaut autant d'allégeances que de traitrises. Parmi ses fidèles, il y a Dùnevia Illavaëlle qui est une changesang. Dans cette nouvelle partition, elle va jouer son éclaireuse pour l'avertir de ce qui se trame chez le voisin. Elle est clairement un atout dans les manigances de Pierre Cordwain pour mener à bien ses petites affaires.

Pour conclure :

Kosigan, un printemps de sang mêle une intrigue efficace à un monde onirique qui recèle encore tant de merveilles à découvrir. C'est l'un des romans de la rentrée que j'attendais le plus et le coup de cœur est au rendez-vous. Que demandez de plus !

Fantasy à la Carte

A lire sur le blog, mes avis sur L'Ombre du pouvoir, Le Fou prend le Roi, Le Marteau des Sorcières et Le Testament d'involution

Informations

Fabien Cerutti
Kosigan, un printemps de sang
9782382671504
432 pages
Editions Mnémos

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