Avant que le troisième volet de Lyon des Cendres paraisse, je voulais vous parler des Sentes Rouges qui fait office de préquel à ce cycle ésotérique.
Mais avant d'aller plus loin, j'adresse mes remerciements à Lionel des éditions L'Alchimiste pour ce nouveau partenariat.
Juin 1792, alors que la France est en pleine guerre contre la Prusse, une série de meurtres sanglants est perpétrée du côté de l'Alsace. Même si la mort est légion en ces temps troublés, le modus operandi de celui que l'on surnomme "Klingemann" est suffisamment odieux pour déranger Paris. C'est Lucia Schwantsein, chasseuse de profession, qui est mandatée pour le traquer, voir le tuer si une arrestation n'est pas possible. Alsacienne de naissance, elle connait bien les lieux et le patois local, cela lui sera sans doute utile pour mener à bien sa dangereuse mission. Mais n'est-ce pas folie que de s'engager seule et si peu armée dans cette traque mortelle ?
Dans Les Sentes Rouges, on en apprend plus sur cette société d'alchimistes qui est à l'oeuvre dans Lyon des Cendres. H. Laymore s'est associé à M. Laneret pour lever le voile sur cet étrange savoir que ces magiciens manipulent. Mélange de magie et de science qui leur permet de relever les morts. En traquant un criminel, l'héroïne de ce récit nous met sur la piste de celui qui agit dans l'ombre et à force de recherches, a trouvé le moyen de tromper la mort. Sans le savoir, Lucia va permettre à un agent de cette secte cabalistique d'apporter le chaînon manquant afin que ces derniers accomplissent leur grande oeuvre que l'on découvre dans Lyon des Cendres. En outre, la guerre que mène la France contre la Prusse et l'Autriche est le paravent idéal pour notamment ramasser des montures tombées au combat et mener à bien leur chasse aux sorcières afin de débusquer celle qui fut une grande alchimiste pour lui extorquer le fruit de ses recherches. Seulement l'immortalité a un prix, elle n'est ici ni belle ni bienheureuse. Dans cette fantasy uchronique, la magie est donc étroitement liée à la mort et à travers elle, à la quête d'immortalité. Elle se drape donc de notes sombres et effrayantes car la mort est douloureuse et cruelle comme va en faire les frais celle qui pensait la vaincre. C'est donc une histoire qui s'écrit avec des larmes de sang et donne le ton à l'imaginaire de H. Laymore.
Plus qu'une chasse à l'homme, c'est bien dans une chasse aux sorcières que nos deux écrivains nous entraînent. Toujours d'actualité en 1792, elle colore ce récit d'un soupçon d'hystérie collective avec ces paysans qui se laissent convaincre du bien fondé d'un bûcher afin de mettre fin aux exactions survenues dans leur région.
La sorcellerie est bien au cœur de ce préquel d'autant que H. Laymore et M. Laneret ont même choisi pour héroïne une sorcière. Issue d'une lignée de magiciennes, elle goûte peu à cette traque dont ses homologues sont encore les victimes. C'est donc grâce à son don, cet œil magique qu'elle dissimule à la vue de tous, qu'elle peut remonter la piste de ce criminel et comprendre d'ailleurs que la magie se cache derrières ses meurtres. Lucia est une héroïne solitaire. Femme forte et déterminée, elle trace sa route sans jamais se laisser corrompre ni se détourner de son but. Endurcie par la vie et isolée par son héritage ésotérique, elle mène sa quête tambour battant ne nous laissant finalement aucun répit dans la lecture de ce livre.
Avec Les Sentes Rouges, on renoue avec l'univers que H. Laymore a bâti dans Lyon des Cendres. Avec M. Laneret, ils signent une intrigue riche, surprenante et sans temps mort.
Fantasy à la Carte
A lire aussi sur le blog mes avis sur Le Serment du Corbeau et Les Chants de la Sombre.
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