Le second tome, Les Brumes d'Avalon, diffère un peu dans le sens qu'il y a moins d'aventures épiques. En effet, Arthur a unifié les peuples et pacifié son royaume en mettant momentanément fin aux invasions saxonnes. Camelot est entrée dans une sorte de torpeur et les chevaliers s'ennuient fortement. C'est le temps de l'amour courtois auprès des femmes, mais aussi le rapprochement entre Guenièvre et Lancelot. Un amour interdit qui risque fort de compromettre le haut roi à terme et de menacer la paix. C'est là que Morgane va jouer un premier rôle primordial en s'assurant que Lancelot s'unisse à la cousine de Guenièvre, la belle Elaine. Ce qui lui vaudra l'inimitié de la reine qui le lui fera payer en l'éloignant plus tard de la cour par le biais d'une union forcée avec le souverain des Galles du Nord.
Un récit qui retrouve un second souffle avec l'introduction de nouvelles quêtes que mèneront les chevaliers de la Table Ronde aux quatre coins du royaume pour tenter de rapporter le Saint Graal à Arthur. Néanmoins cette quête sera vouée à l'échec, elle permettra simplement de sortir Camelot de sa léthargie tout en mettant Arthur en danger. En effet, n'ayant pas eu d'héritier légitime, sa succession engendre l'avidité et la cupidité dans le cœur de quelques-uns de ses proches. La première à y voir là, l'occasion de s'attirer le pouvoir est la tante d'Arthur, Morgause qui souhaite mettre l'un de ses fils sur le trône. Isolé, vieillissant il se laisse facilement convaincre de désigner officiellement son fils naturel Mordred qu'il a eu avec sa sœur Morgane comme héritier. Or Mordred, élevé dans la rancœur d'avoir été abandonné par ses parents, n'est pas le successeur bon et droit que le royaume peut espérer. Un choix qui risque donc de promettre le pire pour l'avenir.
Un cycle qui nous baigne à nouveau dans des légendes que l'on connait bien surtout si on aime le mythe arthurien. Personnellement il m'a toujours fascinée notamment pour ce qu'il a apporté à la fantasy moderne qui s'en est allègrement nourri. C'est un bel héritage qui même lorsqu'il est réapproprié promet toujours de nouvelles découvertes, comme c'est le cas avec la saga de Marion Zimmer Bradley.
En faisant une grande place à Morgane, Les Brumes d'Avalon obtient ma préférence dans ce cycle arthurien car elle y symbolise la femme accomplie. Puissante de par sa magie et par ses connaissances, elle est maîtresse de son destin et accomplit de grandes choses. Symbole de liberté, elle est inspiratrice pour beaucoup de femmes en les poussant notamment à s'affranchir de leurs chaînes afin de vivre au mieux la vie qu'elle souhaite.
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