La Roche est le premier roman de Martin Lichtenberg. Publié en 2024 par les éditions Héloïse d'Ormesson, ce livre vient juste de rejoindre la collection des Étoiles montantes de l'Imaginaire chez Pocket Imaginaire.
Lu dans le cadre d'un partenariat avec les éditions Pocket Imaginaire, je remercie Emmanuelle Vonthron pour l'envoi de ce service de presse.
Résumé :
Sur l'île de La Roche, la vie est impitoyable pour ses habitants. L'eau est une ressource qui se fait rare et chacun lutte pour sa survie en entretenant l'espoir de rejoindre la Capitale. Un lieu présenté comme un paradis mais dont personne n'est revenu pour en témoigner. Finalement il y a beaucoup d'appelés mais peu d'élus pour rejoindre ce mirage. Sol, lui, aussi rêve d'évasion. Sa rencontre avec l'idéaliste Dael n'y change rien car pour lui l'avenir ne peut se construire que loin de cette île de labeur. Pour autant certaines rencontres dont la fille de Dael, la petite Loupiote, pourrait changer la donne, à moins qu'il soit déjà trop tard.
Mon avis :
La Roche est un roman d'anticipation engagé et insolite. L'univers imaginé par Martin Lichtenberg est juste glaçant. Cette île où se déroule l'action est sinistre et étouffante. Tout y est étriqué, sale et pesant. Les résidents y sont malmenés et l'espoir porté par certains est ténu. Pour autant, une magie s'immisce entre ces pages. Elle prend la forme de fluides que chaque personne dégage par sa volonté, ses idées, ses créations. L'auteur parle même d'art. Celui-ci est un bien précieux qui devient un objet de convoitise pour faire fonctionner le système mis en place.
Martin Lichtenberg insère donc son récit dans un cadre des plus singulier voire déstabilisant.
Dès les premières lignes l'ambiance des lieux est dérangeante. Ceux-ci touchent même à l'horrifique et au malsain. L'auteur a employé les grands moyens pour nous dépeindre un monde sous l'emprise d'un système inique et tyrannique. La vie n'a que peu de valeur si ce n'est pour nourrir une illusion mise en place pour contrôler la population et éviter tout débordement.
La Roche est un roman politique qui propose une critique au vitriol de ces gouvernances qui, au nom du bien-être collectif, maintiennent des populations dans l'ignorance et le mensonge.
Ici, la liberté de penser et de créer est un danger pour le pouvoir en place qui met tout en œuvre pour étouffer la moindre étincelle d'énergie et d'espérance.
Dans son roman, Martin Lichtenberg analyse les comportements en fonction de leur positionnement par rapport à la société totalitaire dans laquelle ils vivent. Ainsi, il y a, d'un côté, les doux rêveurs à l'image de Sol qui misent tout sur la fuite dans l'espoir de découvrir un monde meilleur et de l'autre côté, les idéalistes comme Dael qui souhaitent retrouver le monde d'avant et agit en conséquence pour éveiller les consciences.
La Roche est un récit féroce et impitoyable qui met en exergue des problématiques intéressantes. Il fait notamment un parallèle entre l'art et la révolte car ce moyen d'expression est propice à l'exposition et au partage des idées.
Mais derrière la froideur des lieux et des situations, il y a la chaleur des mots à travers la musicalité que l'auteur tire de son texte. En effet, il alterne les narrateurs et change de style donnant ainsi à son texte une certaine rythmique et un soupçon de poésie.
La plume de Martin Lichtenberg est belle. Ses personnages sont complexes, voire tortueux. Seulement pour ma part, je me suis surtout attachée à la petite Loo qui explore ce monde avec ses yeux d'enfant, sa fraîcheur et sa crédulité. Sa candeur est un moteur pour ceux qui gravitent autour d'elle, poussant au dépassement de soi et à la recherche du meilleur.
La Roche est un roman étonnant qui dégage autant d'obscurité que de lumière.
Pour conclure :
Toutefois, je dois bien avouer que j'ai mis un peu de temps à rentrer dedans. Pour autant, la plume ne manque pas de qualité même si ce livre n'est clairement pas un coup de cœur pour moi.
Fantasy à la Carte
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