Après Une Magie Teintée de Poison de Judy I Lin, les éditions Hugo Stardust nous régalent encore une fois avec un nouveau titre de fantasy asiatique. Il est signé par une jeune plume de l'Imaginaire qui se nomme Sue Lynn Tan.
La Fille de la Déesse de la Lune est le premier tome d'une duologie qui inaugure un cycle fort prometteur pour un premier roman.
Lu dans le cadre d'un partenariat avec les éditions Hugo Stardust, je les remercie pour l'envoi surprise de ce service de presse.
Résumé
Xingyin vit avec sa mère sur la lune sous le sceau du secret car son existence doit rester ignorée de tous et surtout de l'empereur céleste. C'est lui qui a condamné sa mère à rester recluse sur la lune après qu'elle est avalée l'élixir d'immortalité, destiné à son mari en récompense de ses hauts faits. Mais face à la puissance grandissante de ses pouvoirs, Chang'e sait qu'il lui faudra trouver bientôt un autre abris pour sa fille. Or, tout se précipite le jour où l'impératrice débarque avec son ministre pour lui demander des comptes sur l'activité magique anormale détectée dans ce lieu. Mais, les évènements déraillent séparant la suivante de l'adolescente. Sans le savoir Xingyin a rejoint le royaume céleste et fait la connaissance d'un charmant jeune homme qui lui vient en aide. Seulement, Liwei est le fils de son pire ennemi alors peut-elle réellement accepter sa proximité sans risquer de se mettre en danger. Et si la solution pour libérer sa mère de cette malédiction n'est elle pas de naviguer en eux troubles dans ce panier de crabes pour contraindre l'empereur d'intercéder en sa faveur ?
Mon avis :
Avec La Fille de la Déesse de la Lune, on pousse la porte d'un univers fouillé inspiré de la Chine impériale, et plus particulièrement d'un conte chinois très populaire intitulé, Chang'e s'envole dans la lune. Dans sa première version, l'héroïne Chang'e s'échappe sur la lune après avoir avalé à tort un élixir d'immortalité et d'où elle ne redescend plus.
Ici, le monde qui naît sous la plume de Sue Lynn Tan se divise en deux avec d'un côté, des royaumes peuplés d'immortels et de l'autre côté, ceux occupés par les mortels. Au fil des pages, on parcourt aussi bien le royaume céleste, le royaume du Phénix que le royaume des démons. On y rencontre de puissants immortels considérés, d'ailleurs, par les mortels comme des divinités. Pour passer de l'un à l'autre, on emprunte des nuages. La lune elle-même est éclairée par une allumeuse de bougies qui y vit recluse depuis qu'elle y a été exilée par l'empereur. Chaque immortel possède une puissante magie qui prend sa source dans son énergie vitale et dans les éléments qui l'entourent. En outre, on y croise également de mythiques créatures à chasser ou à protéger selon le danger qu'elles représentent.
L'ensemble forme un cadre onirique très envoûtant dans lequel l'intrigue s'insère à la manière d'un conte car l'autrice nous y narre le destin épique d'une jeune fille en mettant notamment en exergue ses hauts faits.
En effet, elle y affronte mille dangers dont le courroux impérial qui s'avère sans doute être le plus mortel de tous. Il faut dire que l'empereur et l'impératrice célestes gouvernent avec férocité et ne pardonnent aucun écart ni omission. Ils imposent un pouvoir qui appelle un respect teinté de crainte aux habitants du royaume céleste, ainsi qu'aux royaumes voisins. En se retrouvant à leur service bien malgré elle, Xingyin va les côtoyer de très près. Or, leur proximité va alourdir l'ambiance par un sentiment d'oppression, enfermant peu à peu le personnage principal.
Si le début du roman adopte un rythme lent car Sue Lynn Tan a choisi de prendre son temps pour poser le décor de son récit, elle accélère nettement les évènements par la suite poussant son héroïne à combattre des monstres ou à rivaliser d'ingéniosité pour déjouer les plans machiavéliques d'ennemis insoupçonnés.
Au fil des chapitres, l'intrigue se complexifie car l'autrice introduit des éléments captivants, provoquant moult rebondissements, dont certains demeurent tout de même prévisibles pour un lecteur confirmé.
La Fille de la Déesse de la Lune est un récit fluide fort plaisant à lire. L'intrigue s'enroule autour d'un trio de personnages dont on apprécie la compagnie.
Xingyin débute cette histoire complètement esseulée car elle a été brutalement séparée de sa mère juste après avoir appris un secret sur ses origines. Perdue et désorientée, elle va devoir très vite apprendre à ruser pour mener à bien la quête qu'elle s'est fixée, à savoir libérer sa mère. C'est donc avec témérité et courage qu'elle embrasse son destin et va peu à peu écrire sa légende. Mais, elle n'est pas une héroïne badass car elle va accuser de nombreux échecs et toujours se relever. La vraie réussite réside dans l'adversité que l'on affronte et surmonte. Par sa force et ses faiblesses, elle instaure une proximité avec les lecteurs qui se sentent facilement proches d'elle. Sa cause est louable mais pour autant, elle ne trahit pas ses valeurs pour l'atteindre.
A ses côtés se tient d'abord le prince Liwei. Il se montre un garçon plein d'humour au début du roman mais dont le poids des responsabilités finit par déposer une chappe de plomb sur son cœur et un voile de gravité dans ses yeux. Il est tiraillé par ses obligations familiales et le profond attachement qu'il voue à Xingyin.
Enfin, le séduisant capitaine Wenzhi possède un tel aplomb que peu lui résiste, pas même Xingyin qui se laisse amadouer par cette belle âme. Mais ne dit-on pas que les apparences sont trompeuses ? En tout cas, tout beau capitaine qu'il est, lui aussi dissimule un secret, alors est-il réellement un choix envisageable pour la fille de la déesse de la lune. Seul l'avenir le dira.
Avec La Fille de la Déesse de la Lune, Sue Lynn Tan a réunit tous les ingrédients du succès : magie, combats épiques, héroïsme, complots et créatures fantastiques.
Comme il est de coutume dans la littérature Young Adult, on va retrouver l'habituelle thématique tournant autour de la quête d'identité car pour comprendre où l'on va, il faut savoir d'où on vient. Mais, il est aussi question ici d'honneur et de respect des anciens chers à la culture asiatique.
Néanmoins, La Fille de la Déesse de la Lune est avant tout un très beau roman d'amour. L'autrice traite aussi bien des premiers émois, de l'amitié que de l'amour filial. C'est un puissant moteur qui n'est pas exempt de déception. C'est pourquoi elle rappelle que les chagrins se surmontent car un amour en chasse un autre.
En conclusion :
Avec La Fille de la Déesse de la Lune, Sue Lynn Tan inaugure une duologie assez enthousiasmante. La qualité de l'univers y est indéniable sans parler de la richesse de l'intrigue qui n'a pas fini de capter notre attention avec la suite. Alors patience !
Fantasy à la Carte
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