Enchantée par son Cahier de Croquis du Hobbit, sorti aux éditions Christian Bourgois, le 5 novembre dernier, je n'ai pas résisté à demander au Père Noël celui sur Le Seigneur des Anneaux. Or, comme j'ai été très sage, j'ai eu le plaisir de le trouver au pied de mon sapin. Merci Père Noël.
Les Cahiers de Croquis d'Alan Lee sont de magnifiques ouvrages que je recommande à tous les amateurs de la Terre du Milieu.
Généreusement illustrés, ils sont un très beau témoignage du travail qu'Alan Lee a effectué lors des tournages de ces deux films qui ont littéralement redéfini la réalisation d'une adaptation d'une oeuvre de fantasy.
Lorsque l'on commence à feuilleter Le Cahier de Croquis du Seigneur des Anneaux, il est difficile de détacher son regard de cette multitude de détails que regorge chaque dessin. Avec John Howe, ils ont donné vie à la Terre du Milieu avec beaucoup de talent. C'est d'ailleurs, ces mêmes dessins qui ont alléché Ian McKellen et l'ont convaincu d'accepter d'endosser le rôle de Gandalf. C'est donc le travail d'Alan Lee qui a fait rentrer ce grand magicien au casting du film. En préfaçant ce bel ouvrage, l'acteur nous rappelle que l'image mentale que l'on se fait des lieux et des gens rencontrés dans les livres est totalement influencée par les illustrations qui y sont insérées. Ainsi, à travers ses nombreux croquis, Alan Lee a façonné la Nouvelle-Zélande pour qu'elle devienne la Terre du Milieu de J.R.R. Tolkien.
Divisé en 20 parties, Alan Lee nous emmène dans les lieux emblématiques du Seigneur des Anneaux en commençant par le pays de Bree. Il nous explique que le village a été édifié dans un camp militaire, qu'ils y ont construit des maisons à colombages, placées par-dessus des bâtiments existants pour les prises de vue extérieures. Quant aux scènes intérieures, elles ont été tournées en studio. Au début du tournage, ils ont dû filmer les Hobbits dans un décor surdimensionné afin de faire prendre conscience aux téléspectateurs de la différence de taille. Cela a donc nécessité la création de deux décors rigoureusement identiques, sauf pour l'échelle. Par la suite, Peter Jackson a simplifié les choses en faisant jouer les acteurs à genoux.
Parmi les hauts lieux qu'Alan Lee a apprécié créer, il y a Meduseld. Il s'est d'ailleurs inspiré des légendes anglo-saxonnes pour enrichir la décoration du Château d'Or et des bâtiments environnants. Bien que le cheval soit largement représenté, il est à noter qu'il y a ajouté de nombreuses créatures surnaturelles qui viennent s'enrouler autour des piliers, sur les arches ou encore sur la ferronnerie des lieux. La particularité d'Edoras est d'avoir été entièrement recréé en décor réel dans une vallée, situé sur l’Île du Sud. Un écrin somptueux et sauvage qui a retrouvé son état originel dès la fin du tournage.
Cela nous amène au célèbre Gouffre de Helm qu'Alan Lee a commencé à dessiner dès son arrivée sur le site. Pour s'assurer une totale crédibilité de la bataille, Peter Jackson lui a demandé de travailler à la réalisation d'une maquette. Pour cela, il a modelé cette fameuse vallée avec de l'argile car Peter Jackson aime travailler avec des miniatures comme nous le confie ici l'illustrateur.
Souvent tourné en paysages réels, le choix des lieux de tournage a été un élément crucial dans l'étape de la réalisation. Parfois, Alan Lee nous précise que l'équipe technique devait ajouter des éléments de décor dans le paysage afin de faire, par exemple, apparaître à l'écran l'existence de ruines, traces d'une civilisation déchue. D'autre part, il est souvent arrivé à Alan Lee d'embarquer à bord d'un hélicoptère afin de photographier les montagnes sous toutes leurs coutures. Cette collecte de photographies a été notamment nécessaire pour créer des arrière-plans qui ont servi pour les séquences à Fondcombe, Isengard et en Mordor.
Pour Minas Tirith, l'illustrateur a cherché à recréer l'ambiance d'une vieille cité italienne avec ses nombreuses ruelles, escaliers et arches. C'est un lieu remarquable qui s'inspire de la Renaissance italienne comme en témoignent les nombreuses statues des rois du Gondor que l'on peut voir dans la grand'salle.
Parfois, Alan Lee va chercher l'inspiration dans ses propres souvenirs comme ce fut le cas pour la conception des Mausolées où reposent les Rois et les Intendants du Gondor. En effet, il s'est servi de son expérience de travail dans un cimetière à Highgate pour représenter au mieux ce lieu sacré.
S'il nous partage beaucoup d’anecdotes de tournage, Alan Lee évoque également certaines illustrations qu'il a réalisées pour l'édition du Centenaire car il faut garder à l'esprit qu'il est avant tout un artiste qui met en images les mots. En outre, la sublime illustration de couverture représentant nos deux Hobbits, Frodon et Sam, dissimulés à la vue des Orques devant la Porte Noire, marquant l'entrée en Mordor est un bel exemple de cet incroyable talent. En quelques détails, il fait ressortir toute la gravité de l'instant que vivent ces deux personnages pris dans la tourmente.
Au gré des pages, on s'immerge dans les moments cruciaux de ces films. On est en but aux difficultés qu'Alan Lee et les équipes techniques ont pu rencontrer lors de cette aventure cinématographique.
Ce Cahier de Croquis du Seigneur des Anneaux nous fait prendre la mesure du travail colossal qu'a réalisé l'illustrateur ; des nuits blanches qu'il a passées à la construction des décors. Il a tellement donné de sa personne qu'il s'est même fracturé le poignet lors d'une mauvaise chute en marchant sur des rochers en polystyrène.
Cette expérience exceptionnelle, il la partage un peu avec nous à travers cet ouvrage. On y découvre l'envers du décor d'un film grandiose qui fait honneur à un homme de génie.
Fantasy à la Carte
A lire aussi sur le blog mon avis sur Le Cahier de Croquis du Hobbit.
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