09/04/2017

A l'école des sorciers de The Magicians: une porte sur Fillory

Pour continuer à surfer sur la vague de succès de ces séries où la magie crève l'écran, Syfy a diffusé, il y a un an, la première saison de The Magicians, créée par John McNamara et Sera Gamble.  Elle est adaptée de la trilogie Les Magiciens de Lev Grossman. Néanmoins, pour sa diffusion française il a fallu attendre octobre dernier. 

Avant tout, quelques mots sur l'auteur. Journaliste et romancier, il a écrit deux autres romans indépendants, Warp (1997) et Le manuscrit oublié (2007) avant de publier sa trilogie. 

The Magicians relate les destins entremêlés de plusieurs jeunes adultes qui gravitent autour du héros Quentin Coldwater. Étourdi, rêveur et solitaire le jeune homme a toujours été un garçon à part, incompris par ses pairs, excepté par sa meilleure amie Julia qui a été sa compagne de jeu toute son enfance. Souvent le nez dans un bouquin et en particulier dans Les Chroniques de Fillory qui l'ont toujours fasciné, il est à peine étonné lorsqu'il se retrouve à devoir passer un test d'entrée dans une université de magie. A sa grande surprise il le réussit, lui qui se pensait ordinaire, seulement capable de réaliser des tours de passe-passe. Une nouvelle vie s'offre à Quentin. Brakebills est l'opportunité pour lui d'apprendre à devenir un vrai magicien. On pourrait le croire arrivé au paradis, lui qui est fasciné par ce monde, seulement les choses vont vite se corser. Surtout avec l'arrivée d'un être démoniaque qui trouble le quotidien de l'université et menace la vie des résidents. 

Cette série nous plonge dans une fantasy urbaine dans laquelle les magiciens se fondent dans le décor du monde contemporain. L'existence de la magie n'est connue que des seuls élus. Les apprentis-sorciers sont formés dans une école comme dans le cycle Harry Potter. Ils y apprennent des formules et des enchaînements de gestes précis pour lancer des sorts. C'est là-bas que Quentin va nouer des relations amicales ou non. Dépressif et timide, intégrer cette université apparaît comme un challenge pour lui de dépasser tout ça et de se révéler enfin. Ce ne sera pas seulement une quête initiatique pour le héros, mais aussi une quête de survie qu'il devra mener avec ses alliés afin de mettre hors d'état de nuire celui qu'ils appellent "La Bête". Un être dont l'identité est secrète qui tue, enlève et torture des magiciens. Tout au long de la première saison, Quentin et ses camarades ne cessent d'essayer de comprendre qui est-elle? et de trouver un moyen de l'arrêter. 

Une première saison inégale qui alterne les moments forts et les longueurs du scénario. Les scènes mobilisant la magie sont trop rares pour rendre la série spectaculaire. Malgré tout, on est tenus par la curiosité de découvrir l'identité du grand méchant de l'histoire et les spéculations vont bon train.

Le rôle de Quentin Coldwater revient à Jason Ralph qui a déjà cumulé quelques apparitions dans des séries comme Aquarius, Manhattan ou Madam Secretary. Jason Ralph interprète bien le jeune étudiant timoré et gentil. Néanmoins, on a quand même du mal à l'imaginer triompher du Mal. Olivia Taylor Dudley qui a joué également dans Aquarius, mais aussi dans Paranormal Activity 5 et Les dossiers secrets du Vatican, est la plus proche amie de Quentin à Brakebills. C'est une magicienne très douée dont l'importance va en grandissant dans cette lutte manichéenne. Personnage complexe, Olivia Taylor Dudley explore peu à peu toutes les facettes de son personnage. La meilleure amie de Quentin, Julia est interprétée par Stella Maeve qui a obtenu quelques petits rôles notamment dans Chicago Police Departement ou New York Unité Spéciale. Ambitieuse à souhait, elle ne supporte pas d'avoir échoué aux tests d'entrée de Brakebills, et fera tout pour apprendre la magie, quitte à s'associer à des magiciens renégats pas très fréquentables. Stella Maeve y est tour à tour touchante et énervante. Le rôle du voyageur Penny revient à Arjun Gupta qui est notamment apparu dans Les Experts et Limitless. Il est l'opposé de Jason Ralph, alors que l'un est timide, l'autre est un frondeur au sang chaud. Sombre  parfois, il cache certaines blessures qui le rendent intéressant à suivre. En magiciens doués, ils forment un beau duo avec Olivia Taylor Dudley qui explosent au moment où ils préparent l'affrontement avec la "Bête". La touche légère et égrillarde de cette série est apportée par le couple d'amis formé par Hale Appleman (Eliott) et Summer Bishil (Margo). Caricatures de la jeunesse privilégiée américaine, ils nous dévoilent peu à peu leurs névroses bien humaines dans lesquelles on peut se retrouver ou retrouver ses proches. 
The Magicians que l'on pourrait prendre comme une série destinée aux ados au vu du thème : histoires de jeunes apprenant la magie. Mais les apparences sont parfois trompeuses, et elle reste destinée à un public averti.

Cette série sombre n'est pas avare en violence et en scènes chocs. L'auteur et les scénaristes jouent beaucoup sur l'alternance du merveilleux et du gore, donc attention aux scènes qui peuvent heurter. 

Finalement c'est une saison 1 en dents de scie avec de bons moments et des scènes parfois aberrantes. Cependant avec un tel final, on reste curieux de voir la suite qui, quoiqu'il arrive, s'annonce déjà très noire.
Fantasy à la carte 

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