Néanmoins, malgré des études largement tournées vers l’illustration, sa carrière s’oriente dans un premier temps vers l’édition et l’art commercial.
Ce n’est qu’à partir de 1978, qu’Alan Lee multiplie les illustrations d’œuvres classiques de fantasy. Les plus marquantes sont Faeries de Brian Froud en 1979, Castles de David Day en 1984, Merlin Dreams de Peter Dickinson en 1988, Lavondyss (tome 2 du cycle de La Forêt des Mythagos) de Robert Paul Holdstock en 1991, ou encore The Mabinogion en 1997.
Passionné par les œuvres de J.R.R. Tolkien, il se joint à John Howe pour lui aussi se mettre à crayonner ce riche univers. C’est d’ailleurs à l’occasion du 100e anniversaire de la naissance de l’écrivain qu’Alan Lee réalise les couvertures des rééditions du Seigneur des Anneaux et de Bilbo le Hobbit, ainsi que le calendrier Tolkien en 1993.
En 1993 également, il illustre L’Iliade, puis en 1995, L’Odyssée, deux grands classiques de la littérature.
Comme son homologue John Howe, il contribue à donner une identité visuelle à la trilogie du Seigneur des Anneaux de Peter Jackson. Il en sera même le directeur artistique de 2001 à 2003.
Mais avant de laisser sa marque dans l’adaptation cinématographique des célèbres romans de J.R.R. Tolkien, Alan Lee fut le directeur artistique de Legend de Ridley Scott en 1985, d’Erik le Viking de Terry Jones en 1989, et de Merlin de Steve Barron en 1998. Autant de films largement inspirés d’univers féeriques et légendaires car c’est vers eux qu’Alan Lee est attiré. En 2005, il collabore à nouveau avec Peter Jackson pour la réalisation de King-Kong, puis en 2008 avec Andrew Adamson pour le premier volet du Monde de Narnia. Enfin de 2012 à 2014, il est encore le directeur artistique des trois opus du Hobbit toujours de Peter Jackson.
La plupart de ses travaux se sont
distingués à plusieurs reprises. Ainsi, pour Black Ships Before Troy : The Story of The Iliad de Rosemary Sutcliffe, il reçoit
la médaille de Kate Greenaway, une prestigieuse récompense britannique
pour célébrer le talent des illustrateurs. En 1998, il obtient le prix World Fantasy, un célèbre prix littéraire qui salue son travail. Et en
2004, un premier oscar lui est décerné, celui de la meilleure direction
artistique pour le troisième volet du Seigneur
des Anneaux. Autant de récompenses qui honorent cet artiste à la
carrière remarquable.
En 2005, il édite un bel ouvrage
sur l’univers tolkienien, le Cahier de
croquis du Seigneur des Anneaux dans lequel il explique son processus de
réalisation des nombreuses aquarelles de l’édition illustrée pour le centenaire
de J.R.R. Tolkien. Ce sont d’ailleurs ces images qui ont façonné le visuel des
trois films puisque les décors s’en inspirent largement. Enfin en 2007, Alan
Lee est aussi chargé d’illustrer l’œuvre posthume de Tolkien, Les Enfants
de Hurin, reconstitué par le fils de l’auteur, Christopher.
Plus qu’un simple illustrateur
des œuvres du maître de la fantasy,
Alan Lee est littéralement fasciné par ses écrits et par les films qui en ont
découlé, au point qu’il participe à quelques documentaires au début des années
2000. Ce sont des reportages qui viennent alimenter les bonus vidéo des
coulisses des films de Peter Jackson. Ainsi, en 2001, Alan Lee contribue à l’emission
National Geographic : Beyond the Movie
– The Lord of the Rings,
puis en 2002 au Making of The
Lord of the Rings, et en 2004, il s’associe à John
Howe pour réaliser un documentaire intitulé John
Howe : There and Back Again
dans lequel ils partagent leurs souvenirs professionnels sur leur contribution
aux films.
Si on revient sur ses célèbres
illustrations de l’édition du Centenaire, la première chose que l’on se dit en
les regardant, c’est le souci du détail dont Alan Lee a fait preuve dans
chacune d’entre elles. Ce ne sont pourtant que des aquarelles, or comme il le
dit lui-même, elles sont un moyen pour créer une atmosphère sans vraiment être
précises afin que ce soit l’œil du spectateur qui complète l’image au final en
faisant travailler son propre imaginaire. Et pourtant lorsqu’on les regarde, on
ne les voit pas floues. Bien au contraire, on a l’impression que c’est une
image extraite du film, figée à un moment précis qui n’attend qu’une chose, qu’on
appuie sur la touche lecture de notre lecteur dvd pour poursuivre le
visionnage.
Pour exemple, lorsqu’on jette un œil à son illustration des hobbits au milieu des trolls, on reste subjugués par le réalisme de la nature, le détail des feuilles tombées au sol, du vent soulevant les mottes d’herbes, de ces trolls qui semblent de pierre et qui épousent si bien la forme des arbres. Un paysage paisible semble tout enfin jusqu’à ce que notre œil s’attarde sur les crocs de l’un de ces géants trollesques qui nous rappellent le danger que courent nos héros à ce moment précis du récit.
Autre illustration saisissante est son interprétation du Miroir de Galadriel. Elle est tout simplement luminescente grâce au contraste entre la forêt sombre en arrière-plan et Galadriel tout de blanc vêtue au premier plan dont la peau semble littéralement irradier. Une image fascinante pour le lecteur. Alan Lee joue beaucoup avec le contraste entre ombre et lumière dans ses œuvres. La scène de la communauté de l’anneau arrivant devant la porte de la Moria témoigne très bien de ce magnifique jeu de lumières. L’illustration est sombre, cette noirceur nous rappelle le danger environnant. Et il y a comme un faisceau lumineux braqué sur les membres de la communauté comme pour nous rappeler qu’ils n’ont rien à faire là et que s’ils ne se dépêchent pas à ouvrir la porte, quelque chose de maléfique pourrait bien sortir du lac. Même si les personnages nous apparaissent lointains, un peu comme des ombres dans ce paysage désolé et inquiétant, les détails du lieu sont multiples comme cet arbre mort dont la souche est immergée dans l’eau. On sent bien le poids de la nuit dans ce dessin et les dangers inhérents. Alan Lee se sert donc des ombres pour nous faire ressentir la traditionnelle lutte du Bien et du Mal des récits de fantasy.
Pour exemple, lorsqu’on jette un œil à son illustration des hobbits au milieu des trolls, on reste subjugués par le réalisme de la nature, le détail des feuilles tombées au sol, du vent soulevant les mottes d’herbes, de ces trolls qui semblent de pierre et qui épousent si bien la forme des arbres. Un paysage paisible semble tout enfin jusqu’à ce que notre œil s’attarde sur les crocs de l’un de ces géants trollesques qui nous rappellent le danger que courent nos héros à ce moment précis du récit.
Autre illustration saisissante est son interprétation du Miroir de Galadriel. Elle est tout simplement luminescente grâce au contraste entre la forêt sombre en arrière-plan et Galadriel tout de blanc vêtue au premier plan dont la peau semble littéralement irradier. Une image fascinante pour le lecteur. Alan Lee joue beaucoup avec le contraste entre ombre et lumière dans ses œuvres. La scène de la communauté de l’anneau arrivant devant la porte de la Moria témoigne très bien de ce magnifique jeu de lumières. L’illustration est sombre, cette noirceur nous rappelle le danger environnant. Et il y a comme un faisceau lumineux braqué sur les membres de la communauté comme pour nous rappeler qu’ils n’ont rien à faire là et que s’ils ne se dépêchent pas à ouvrir la porte, quelque chose de maléfique pourrait bien sortir du lac. Même si les personnages nous apparaissent lointains, un peu comme des ombres dans ce paysage désolé et inquiétant, les détails du lieu sont multiples comme cet arbre mort dont la souche est immergée dans l’eau. On sent bien le poids de la nuit dans ce dessin et les dangers inhérents. Alan Lee se sert donc des ombres pour nous faire ressentir la traditionnelle lutte du Bien et du Mal des récits de fantasy.
Pour Alan Lee, l’intérêt de son
travail sur l’œuvre de Tolkien ne consistait pas à vouloir représenter à tous
prix chaque personnage de manière détaillée, mais plutôt d’établir une
atmosphère et de planter le décor. Finalement, ses illustrations sont très
utiles pour comprendre la topographie de la Terre du Milieu.
Même après toutes ces années passées à illustrer cet univers, la magie de Tolkien persiste à agir sur lui au point qu’il continue de fourmiller d’idées et reviendra sans doute d’ici quelques-temps à Tolkien. C’est la combinaison de certaines descriptions du récit associée à un souvenir propre qui vont d’ailleurs lui inspirer ses dessins. Un travail personnel qui s’est nourri de toutes ses lectures aussi bien des romans de J.R.R. Tolkien que de tous les livres féeriques et fantastiques qu’il a pu lire par le passé et qu’il lit encore aujourd’hui.
Même après toutes ces années passées à illustrer cet univers, la magie de Tolkien persiste à agir sur lui au point qu’il continue de fourmiller d’idées et reviendra sans doute d’ici quelques-temps à Tolkien. C’est la combinaison de certaines descriptions du récit associée à un souvenir propre qui vont d’ailleurs lui inspirer ses dessins. Un travail personnel qui s’est nourri de toutes ses lectures aussi bien des romans de J.R.R. Tolkien que de tous les livres féeriques et fantastiques qu’il a pu lire par le passé et qu’il lit encore aujourd’hui.
Grâce à des talents de renom de
la trempe d’Alan Lee, les univers fantasy
prennent formes et vie sous les yeux émerveillés des lecteurs. Plus que d’accompagner
la lecture, ces illustrations donnent un véritable trait de noblesse à ces
récits particuliers. Une magie qui opère au premier regard posé sur la couverture des
livres car ce sont elles qui agissent comme un attrape-lecteur et à travers
elles, c'est le génie de l’illustrateur qui est mis en avant pour donner l'envie de lire.
Fantasy à la carte
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