L'influence du "gaming" à la littérature

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31/01/2016

John Howe, le faiseur de rêves

John Howe est un illustrateur canadien né le 21 aout 1957 à Vancouver. En inaugurant cette nouvelle rubrique consacrée aux plus grands illustrateurs et aux Artbooks, il ne pouvait pas aller autrement que de parler de cet artiste et de son travail sur l’univers de Tolkien. Quelle œuvre grandiose, d’ailleurs. John Howe est un nomade qui a notamment parcouru l’Europe pour finir par s’installer en Suisse, à Neuchâtel. 

En 1977, il vient à Strasbourg pour se former à l’École supérieure des arts décoratifs. Les années passées dans cette ville viennent nourrir son imaginaire. En effet, John Howe est passionné par le fantastique et le Moyen-Age. Ainsi, il passe des heures dans les musées, il étudie l’architecture et les nombreuses sculptures de la ville et particulièrement la majestueuse cathédrale. En 1994, il fait un séjour à Troyes où cours duquel il apprécie grandement le style médiéval des bâtiments de la ville. 
Bien entendu ses goûts imprègnent largement ses illustrations. On retrouve donc ce fantastique moyenâgeux dans les nombreux ouvrages qu’il a illustré à l’image de La Guerre du feu de J.H. Rosny en 1982 aux éditions Gallimard, Cathédrale chez La Nuée bleue en 1994, Les Chevaliers en 1995 et Le mystère de Greenwood en 1996 chez Bayard, Dragons en 1997, l’exceptionnel Bilbo le Hobbit en 1999, ainsi que les albums de Claude Clément édités chez Casterman ou encore en 2003 pour Méditations sur la Terre du Milieu chez Bragelonne.

Admiratif de son travail, Peter Jackson le charge même avec Alan Lee de la direction artistique du Seigneur des Anneaux, puis du Hobbit
Sa carrière atteint son apogée lorsque ses illustrations font l’objet de prestigieuses expositions comme celle à la Bibliothèque Nationale de France qui eut lieu du 14 décembre 2003 au 29 février 2004. 120 dessins de John Howe et d’Alan Lee y sont exposés et accessibles gratuitement au public, ainsi que des documents photographiques et vidéo de l’adaptation cinématographique du Seigneur des Anneaux de J.R.R.Tolkien. Plus tard, la Maison d’Ailleurs, célèbre musée de la science-fiction, de l’utopie et des voyages extraordinaires à Yverdon-les-Bains expose 20 croquis, 20 tableaux et 20 croquis numériques de l’illustrateur du 16 novembre 2014 au 31 mai 2015. 

Enfin, en novembre 2014, il participe au documentaire A la recherche du Hobbit diffusé sur Arte dans lequel il occupe un rôle de guide à travers des interviews et des voyages. 

En plus de ses illustrations qui viennent égayer les œuvres de bien des écrivains, John Howe a plus d’un pinceau dans sa manche puisqu’il dispose également d’une belle bibliographie composée de livre d’art, ou de loisirs créatifs. Ainsi en 2002, il se joint à un collectif d’auteurs pour écrire ce beau-livre design intitulé John Howe : Sur les terres de Tolkien. Un livre qui vient faire écho à une exposition qui a eu lieu à l’office régional culturel de Champagne-Ardenne. Cet ouvrage apparait comme un panorama en images de l’univers tolkienien. En 2004, il sort John Howe Artbook qui constitue un précieux témoignage avec plus de 200 de ses illustrations. Il y évoque également ses méthodes de travail et les rencontres marquantes de sa carrière. Autre guide qui dévoile les secrets de cet artiste est édité en 2008 sous l’intitulé de Fantasy art : Peindre un univers de légende dans lequel on retrouve de multiples illustrations commentées et où il y dispense des conseils à ceux et celles qui veulent se lancer dans le dessin. Dans un tout autre registre que celui du Seigneur des Anneaux, John Howe publie, en 2009, un recueil de 24 illustrations inédites sur les Mondes Perdus. Toujours en 2009, un autre beau-livre paraît sur l’univers des dragons sous le titre de Dragons : Peindre et dessiner un univers de feu dans lequel il explique les méthodes et les techniques de peinture qui l’ont rendu si célèbre. Enfin en 2011, le livre de loisirs créatifs, Dessiner la Fantasy propose dix démonstrations de John Howe à suivre pas à pas. En somme c’est un véritable cours de dessin délivré par le maître pour les dessinateurs en herbe. 

Mais il est temps de revenir sur ce qui a rendu si célèbre cet illustrateur de génie. On peut affirmer sans crainte que l’univers imaginé par Tolkien en a fait rêver plus d’un et tout comme ces millions de lecteurs, John Howe n’échappe pas à cette fascination collective. Mais comme il le dit lui-même dans un article publié dans le recueil Méditations sur la Terre du Milieu : « Le Seigneur des Anneaux et la Terre du Milieu ne peuvent pas être illustrés ». Pourquoi ? Parce que c’est un univers complexe tellement riche, tellement changeant que finalement John Howe n’a pu en tirer que des images, des peintures autrement dit des instantanés de moments précis de l’histoire mais qui ne peuvent être immuables puisque ce monde est bien vivant. Par conséquent, on ne peut pas dire que ses illustrations définissent le monde de Tolkien tel qu’il est réellement car il n’est pas figé. Il est donc par exemple impossible de le cartographier de manière définitive. Pour John Howe, ses dessins ne sont que des esquisses et des regards furtifs. Pour lui, faire jaillir cet univers sur une toile fut un voyage solitaire car à la différence des lecteurs qui peuvent partager leurs impressions sur les livres, John Howe, lui, ne pouvait pas se permettre la moindre influence. C’est un travail personnel au cours duquel il s’est nourri de ses lectures des romans de J.R.R. Tolkien et des descriptions très détaillées des lieux, des peuples afin que tout ça prenne vie sous son pinceau. 

En croquant des instants de cette illustre Terre du Milieu, il pousse la porte d’un jardin secret, merveilleux, fantastique où la magie des mots se pare de formes et de couleurs pour nous faire rêver. Toutes ses illustrations sont saisissantes de réalisme car n’oublions pas que ces lieux ne sont que chimères. Et pourtant, lorsqu’on ouvre un artbook sur Le Seigneur des Anneaux, on se voit par exemple très bien marcher sur le chemin menant à la Comté. Avec une carrière aussi remarquable, John Howe apparaît comme un fer de lance pour tous les illustrateurs qui suivront ses traces. Il est celui par qui on prend conscience que la fantasy ne se résume pas qu’à des petites aventures épiques, c’est aussi de l’Art avec un A en majuscule. Grâce à des illustrateurs comme John Howe, les romans de fantasy deviennent ainsi de véritables objets d’art que les lecteurs se dépêchent d’ouvrir pour découvrir et admirer les dessins qui viennent agrémenter le récit. 

Même si cela fait vingt ans qu’il peint les romans du Hobbit ou du Seigneur des Anneaux, il n’a pas encore fini de nous faire rêver car comme il le dit lui-même : « les images ne sont pas à sa hauteur ». Une conclusion fort explicite et nous les amateurs de l’Imaginaire, nous nous en frottons les mains car des inédits restent à venir…

Fantasy à la carte

24/01/2016

Oliver Bowden, Brotherhood, Assassin’s Creed, tome 3

Ezio Auditore rempile pour de nouvelles épreuves car il est loin d’en avoir fini avec les Borgia. Toujours aussi puissants, toujours aussi néfastes, que ce soient le père ou les enfants, la famille Borgia est un furoncle pour Rome et l’Italie en général. En effet, la ville a perdu de sa magnificence. Sous l’influence de cette engeance plutôt maléfique, la cité se dégrade, même la papauté est corrompue. Rappelons que depuis 1499, les Borgia, père et fils, ont pris le pouvoir dans les Etats pontificaux en commençant par se débarrasser des dirigeants en place. Cesare est nommé gonfalonier de l’armée du pape et se lance dans une campagne de reconquêtes. Seule Caterina Sforza lui tient tête jusqu’à ce qu’elle soit vaincue. C’est le moment pour Ezio d’y mettre un terme d’autant qu’il a une vengeance à accomplir. N’oublions pas que les Borgia ont assassiné trop de membres de sa famille, pour notre assassin, le moment est donc venu de leur réclamer son dû.

Voici un tome charnière du cycle d’Assassin’s Creed qui nous dévoile les rouages internes de cette confrérie des assassins. Grâce à Oliver Bowden, nous devenons ainsi les spectateurs privilégiés d’un univers incroyable et effrayant. Brotherhood, c’est l’union d’hommes et de femmes solidaires, courageux qui consacrent leur vie à combattre les crimes des puissants.

Ce roman, c’est aussi l’occasion de passer plus de temps avec Ezio Auditore. Quel homme ! Plus qu’un tueur, c’est un vrai héros que met en scène l’auteur. Il est vrai qu’Ezio a la maturité à ce moment de l’histoire. Plus âgé certes, mais il n’en demeure pas moins toujours très alerte. Néanmoins, c’est également un homme meurtri par son passé; un homme à qui le repos n’est pas encore accordé. En effet, de lourdes responsabilités pèsent sur ses épaules, et il ne peut se retirer et abandonner ses frères d’arme à leurs missions.

Du jeu d’action, on passe, grâce à ce féru d’histoire, à un roman d’aventure de grande qualité. Oliver Bowden réussit un tour de force avec cette série de romans car il donne aussi bien envie de se lancer dans une partie de jeu vidéo que de se replonger dans l’Histoire de l’Italie.

Fantasy à la carte

17/01/2016

Oliver Bowden, Renaissance, Assassin’s Creed, tome 2

Le second volet d’Assassin’s Creed nous fait faire un bond de presque trois siècles dans l’Histoire puisque nous nous trouvons à présent au temps de la Renaissance, en 1476. A peine âgé de 17 ans, le jeune Ezio Auditore est insouciant et aventureux. Issu de l’une des familles de banquiers les plus puissantes de Florence, il passe ses nuits avec son frère à courir l’aventure dans les rues de la ville. Sa vie bascule le jour où son père et ses frères sont condamnés à mort pour trahison. Aveuglé par une haine féroce et animé d’un puissant désir de vengeance, Ezio jure devant la dépouille des siens qu’il n’aura de cesse de traquer les responsables de ces crimes odieux. 

Ainsi, commence pour ce jeune héros, voué à mener une vie bien souvent solitaire, une quête de vengeance. De plus, en fouillant dans le bureau de son père, il fera d’étonnantes découvertes sur son héritage qui lui seront au demeurant bien utiles pour accomplir sa destinée. Il faut croire que son père avait des secrets, et qu’il n’était pas un simple financier au vu des armes et autres documents trouvés dans une chambre secrète. C’est son oncle Mario qui lui lèvera le voile sur ses origines, sur l’histoire de sa famille et  celle de ses ancêtres. 

Renaissance, c’est un précieux témoignage qui nous fait pénétrer dans l’intimité d’un jeune homme appelé à devenir un assassin. Ce roman est donc l’occasion de voir comment on le devient ? Au fur et à mesure de ses exploits, Ezio prouve à ses compères qu’il est le digne héritier de son aïeul Altair. Son but est de mettre un terme à la corruption qui souille les villes les plus influentes d’Italie comme Florence, Venise ou Milan. Au final, il cherche à libérer le peuple italien du joug des tyrans. Pour y réussir, il sera bien évidemment soutenu par de nombreux frères d’armes comme son oncle mais il trouvera sur sa route des esprits éclairés qui l’aideront dans sa quête. Ainsi, ce récit uchronique nous fait côtoyer de grands hommes qui ont marqué leur époque comme Léonard de Vinci et Nicolas Machiavel qui deviendront d’ailleurs de précieux amis pour Ezio. 

C’est dans une grande épopée historique que l’auteur Oliver Bowden nous entraîne. Ainsi, au départ du récit on plonge en plein cœur de la conjuration des Pazzi, qui en 1478 ont fomenté un complot contre les Medicis et notamment une tentative de meurtre sur la personne de Laurent de Médicis. Dans ce roman, ce complot échoue d’ailleurs grâce à l’intervention d’Ezio Auditore devenu un tueur pour la Guilde des Assassins. Un tome qui ira jusqu’à nous faire pénétrer dans les coulisses du Vatican car même le royaume de la sainteté par excellence semble être aussi touché par la corruption et la débauche. Mais en nommant Rodrigo Borgia pape en 1492 qui prend le nom d’Alexandre VI, les choses ne pouvaient pas tourner autrement. C’est sans compter Ezio qui malgré les années continue d’incarner la liberté et la justice.

Un roman palpitant d’un bout à l’autre qui nous montre combien le jeu vidéo peut donner naissance à de riches histoires.

Fantasy à la carte

10/01/2016

Claudine Glot et Marc Nagels, Lancelot ou l’âge d’or de la Table Ronde, La Légende Arthurienne, tome 2

Pour ce second volet, Claudine Glot et Marc Nagels se sont concentrés pour beaucoup sur Lancelot car comment ne pas évoquer ce personnage emblématique des légendes arthuriennes. Il est clairement un pilier de ces textes celtiques.

Mais pourquoi est-il si fascinant, d’ailleurs ?

Déjà sa naissance est spectaculaire. Fils de roi, il est adopté par la fée Viviane alors qu’il n’était qu’un nourrisson. D’ailleurs, il ne prend connaissance de ses origines qu’au moment où il quittera le monde féerique de Viviane pour rejoindre l’autre monde, celui de la cour d’Arthur. 

Lancelot est un personnage remarquable. Il est impétueux, fougueux mais est tout aussi prompt à la colère ou à la violence parfois. Seule Guenièvre est capable de le canaliser et de l’apaiser. Son caractère entier, il le prouve notamment par cet amour inconditionnel qu’il voue à la reine. En effet, au premier regard il est tombé sous son charme, comme la reine envers lui, du reste. Un amour sans faille. Il ne s’est jamais détourné d’elle, même au fond du Val sans Retour lorsque Morgane usait de ses charmes sur lui. Il lui restera éternellement fidèle. Au contraire d’Arthur qui va à un moment de leur vie commune se laisser ensorceler par une autre femme, au point de mettre en danger le royaume tout entier.

Dans cet opus, on suit tour à tour les quêtes de Lancelot, d’Yvain, de Gauvain, de Tor…. Et bien d’autres encore. Tous ces chevaliers qui ont marqué la légendaire Table Ronde. Claudine Glot et Marc Nagels nous dressent un balai incessant de prouesses chevaleresques, de combats singuliers, de tournois qu’on ressort tout étourdi de cette lecture. 

Néanmoins, des grands moments se détachent de ce dense récit. Ils viennent apporter une pause divertissante et bienvenue à l'histoire. La concrétisation de l’amour entre Lancelot et Guenièvre est un exemple. Après avoir joué au chat et à la souris, ils finissent par se déclarer leur flamme, et consommer leur amour dans une relation adultère et sulfureuse. Finalement même si Morgane dénonce le parjure de Guenièvre, Arthur n’en tient pas compte. Il reste digne et fait comme s’il ne savait rien. Peut-être parce qu’il ne veut pas mettre en péril l’unité de la Table Ronde. Car Guenièvre joue un rôle important auprès de ses preux. Il ne peut la punir ou la chasser sans entraîner de graves conséquences pour son royaume. Claudine Glot et Marc Nagels mettent en exergue ici l’importance de la femme dans les textes celtiques. Elle n’est pas seulement une motivation pour les hommes de partir en quête de sauver ces dames en détresse. Bien au contraire, avec Guenièvre, on voit l’influence qu’elle exerce sur les hommes. Elle est leur conseillère, presque leur guide. Pour preuve, Guenièvre est présente lors des grandes batailles, insufflant ainsi force et courage aux chevaliers.

Autre moment fort de ce récit de La Légende Arthurienne est l’épisode dans lequel Lancelot se retrouve prisonnier dans le Val sans Retour. L’honneur revient encore à une femme, et plus précisément à Morgane, la sœur d’Arthur. On y découvre une femme isolée, aigrie, malheureuse qui a besoin de piéger des chevaliers pour animer sa propre cour. Même si elle est une puissante enchanteresse grâce à Merlin, elle n’en demeure pas moins une femme insatisfaite. Elle n’a jamais accepté son exil forcé au fin fond de ce val. Elle tient Guenièvre responsable de cet état. Par dépit et jalousie, elle va tout faire pour que Lancelot se perdre. En vain. Finalement, cette Morgane, toute magicienne qu’elle est, est habitée par des sentiments et des ressentiments très humains.

Ainsi, en redonnant vie aux histoires merveilleuses des grands héros de la Table Ronde, Claudine Glot et Marc Nagels apparaissent comme deux enchanteurs qui nous dessinent avec un grand réalisme le portrait d’hommes et de femmes mythiques aux traits de caractères finalement très humains.

Fantasy à la carte

03/01/2016

Oliver Bowden, La Croisade Secrète, Assassin’s Creed, tome 1

La Croisade Secrète d’Oliver Bowden inaugure une autre manière d’aborder la fantasy. Il est de notoriété que la littérature fantasy puise dans tous les genres pour offrir des récits épiques dépaysants. Avec Assassin’s Creed, c’est l’univers du jeu vidéo qui est à l’honneur et qui a inspiré ici l’auteur.

Comme le jeu développé par Ubisoft, il raconte le destin d’Altair, un assassin agissant en Terre sainte pour le compte de la Guilde des Assassins. Néanmoins, alors que le jeu vidéo alterne de longues phases en Terre sainte et de courtes séquences dans un XXIe siècle plutôt futuriste, le roman, lui, se sert de souvenirs échangés par deux disciples d'Altair pour connaître l'histoire de ce grand héros du passé. Tombé en disgrâce au début de l'action, celui-ci doit effectuer plusieurs missions afin de redorer son blason auprès de son maître et de ses pairs. Assassin professionnel oblige, le voilà chargé par Al Mualim de tuer des hommes puissants aux quatre coins de la Terre sainte. Pour Altair, sa mission est légitime car ces hommes sont corrompus et font du mal au peuple musulman. 

Même si Altair et ses compagnons sont des tueurs, ils agissent selon un code d’honneur. Ils ne tuent pas à tort et à travers. Ils sont là pour faire régner l’ordre et protéger les innocents. Cette fonction d’assassin implique de lourdes contreparties comme la solitude. Ainsi, La Dernière Croisade s’inscrit dans la lignée des récits d’heroic fantasy contant la destinée de héros solitaires dans un environnement où la magie est très présente. Celle-ci se manifeste par des artefacts merveilleux. Ici, ils prennent la forme de reliques sacrées appelées les Fragments d’Eden. Ce sont des objets précieux et puissants qui sont convoités aussi bien par la Confrérie des Assassins que par l’Ordre des Templiers. Dans La Croisade Secrète, un premier Fragment d’Eden est mis à jour, celui de la Pomme d’Eden caché dans un coffre surnommé l’Arche d’Alliance dissimulé dans le Temple de Salomon. On notera la mention de la célèbre Arche qui selon la Bible renfermerait les tables de la Loi données à Moïse sur le mont Sinaï. 
Dès lors, l’univers d’Assassin’s Creed prend une tournure uchronique en axant l’histoire pour ce premier tome au temps de la troisième croisade de 1189 à 1192. Cette illustre période historique est marquée par une série d’expéditions menées par l’empereur germanique Frédéric Barberousse, le roi de France Philippe Auguste et le roi d’Angleterre Richard Cœur de Lion en Terre sainte afin de reprendre à Saladin les principaux lieux de culte dont Jérusalem. Ce dirigeant est d’ailleurs resté célèbre pour son rôle d’instigateur de la reconquête de Jérusalem par les musulmans en 1187. C’est donc dans ce contexte qu’Altair évolue. Il côtoie tantôt les croisés infidèles tantôt les résistants musulmans. Mais, de mission en mission, le doute finit par s’installer dans l’esprit de notre assassin. Est-ce qu’il ne se trompe d’ennemis ? N’est-il pas un simple pion dont se sert Al Mualim pour atteindre un objectif encore obscur pour lui ? Bien que l’avenir demeure très mystérieux, ses actes le conduisent jusqu’au célèbre Robert IV de Sablé, onzième maître de l’Ordre du Temple. Un affrontement qui sera aussi sanglant que salutaire mais qui aura le mérite de lui ouvrir les yeux sur ce qui se trame réellement en Terre sainte. 

Une belle aventure fantasy signée par un auteur qui se fait grand historien.

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